Maintien provisoire d'un dispositif de plafonnement de revalorisation de la variation annuelle des indices locatifs

Pas plus tard que la semaine dernière, une habitante de ma circonscription, Fatma, avec qui je parlais de l'inflation ,

notamment de l'augmentation de son loyer, a eu une formule très forte – je sais que vous ne supportez pas qu'on vous parle des gens mais c'est pour ça qu'on a été élus.

Elle m'a dit : « Avec mon mari, avec mes enfants, ça fait un an qu'on a l'impression d'être des morts-vivants. » « Pourquoi ? Parce qu'on doit renoncer aux sorties, parce qu'on doit renoncer aux vacances scolaires, parce qu'on doit se poser la question de savoir si on peut vraiment manger ce dont on a envie. ».

Cette femme me l'a dit en me regardant droit dans les yeux et je peux vous dire qu'après cela, il y a quelque chose d'absolument insoutenable à vous entendre ce soir faire mine d'améliorer la vie des locataires, alors que pour Fatma et pour tous les autres, les loyers vont prendre 3,5 % de plus.

Il y a quelque chose d'insoutenable à vous entendre, dans la foulée, non sans contradictions, nous expliquer que vous avez fait des compromis entre les propriétaires et les locataires. Vous êtes passés d'ailleurs assez vite du « on protège les locataires » au « vous comprenez, on a dû faire des compromis ». Mais des compromis entre qui et qui ?...

Vous faites comme si, dans ce pays, il n'y avait pas 3,5 % des ménages qui possédaient la moitié de tous les biens mis en location ?

À cause de cette inégalité, à cause de ce rapport de force, à cause de ces 3,5 % dont sans doute une grande partie d'entre vous fait partie, vous vous devez de protéger les locataires et de geler les loyers pour éviter les hausses qui les prennent à la gorge.