Intervention de Christine Arrighi

Séance en hémicycle du mercredi 15 novembre 2023 à 15h00
Services express régionaux métropolitains — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristine Arrighi :

Les difficultés liées aux déplacements dans nos agglomérations nécessitent des réponses rapides et adaptées. Partant de ce constat, notre groupe a fait du déploiement des services express régionaux métropolitains axés sur un renforcement de la desserte ferroviaire, des cars express, de l'autopartage et du vélo, un sujet majeur depuis le début de la législature : rappelons en effet que les mobilités sont à l'origine de 32 % des émissions de gaz à effet de serre, dont le transport routier représente plus de 85 %.

À la suite du rapport du COI qui préconise un scénario de planification écologique – que nous approuvons – et le déploiement accéléré des réseaux express régionaux métropolitains comme solution alternative durable à la voiture, notre collègue Jean-Marc Zulesi a proposé ce texte, amélioré ensuite grâce aux travaux menés dans les deux chambres. Je voudrais ici souligner publiquement sa volonté de coconstruction tout au long du travail parlementaire : dans un tel contexte de travail, les Écologistes seront toujours au rendez-vous. Nous avons voté en faveur du texte en première lecture, malgré des insuffisances. Cette version améliorée du texte trouve donc un écho favorable au sein de notre groupe, qui la soutiendra.

Plusieurs dispositions utiles ont été ajoutées, telles que l'intégration des réseaux cyclables, ainsi que la tenue, avant le 30 juin 2024, d'une conférence nationale de financement, comme le prévoit l'article 3 quater .

La question du financement est en effet cruciale. Pour l'instant, seuls 750 millions d'euros – et non 800 millions, monsieur le ministre délégué – sont prévus pour cinq ans et doivent être dépensés pour des études dans le cadre des CPER. Si aucun complément n'y est apporté, dans cinq ans, le développement des Serm n'aura pas avancé d'un pouce. Nous espérons que la conférence nationale de financement permettra de savoir précisément quelle part des 100 milliards d'euros annoncés par Mme Borne – mais non encore octroyés – l'État attribuera au développement des Serm.

Si nous soutenons le développement des Serm, nous nous devons de vous alerter une fois de plus sur la nécessité de mener une politique des mobilités cohérente. Nous ne devons pas développer les Serm pour ajouter des trajets décarbonés à des trajets en voiture, mais plutôt pour qu'ils les remplacent. Nous ne saurions prendre plus souvent le vélo et le train et, en même temps, prendre plus souvent la voiture et l'avion. Nous ne pouvons pas investir en même temps dans la régénération du réseau ferroviaire et dans de nouvelles autoroutes. Une telle politique, en plus d'être financièrement impossible, constitue un non-sens écologique.

Quand l'Autorité environnementale qualifie d'anachronique un projet comme celui de l'autoroute A69, qui va détruire des centaines d'hectares de terres agricoles et d'espaces naturels, quand la majorité de la population locale le rejette et que des milliers de scientifiques, dont dix membres du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), vous demandent d'y renoncer, vous devez les écouter. Ils vous alertent sur la cohérence générale de votre action : tout ce que vous pouvez faire de bien par ailleurs – comme le développement des Serm – ne servira à rien si vous persistez à soutenir des projets semblables à celui de l'A69.

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