Les amendements de Benjamin Lucas-Lundy pour ce dossier

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Je regarde l'hémicycle et j'ai le sentiment, peut-être pour la première fois depuis le début de mon mandat, que nous n'y sommes pas seuls, que nous sommes accompagnés d'un héritage qui nous dépasse…

…et d'une histoire – celle de la République – qui nous oblige. Chers collègues, un texte consacré aux étrangers voté avec l'extrême droite, par l'extrême droite et pour l'extrême droite,…

Par-delà les oppositions légitimes et nécessaires à la démocratie, nous partageons un héritage, un serment, celui de préserver la République, son âme, son identité et ses valeurs : liberté, égalité, fraternité. M. le ministre de l'intérieur parlait tout à l'heure de la trahison supposée de la gauche. Vous avez quant à vous trahi cette histoire...

Vous avez cédé sur tout, restreignant le regroupement familial, réintroduisant dans le droit français la préférence nationale pour les prestations sociales ,

mettant fin à l'automaticité du droit du sol, facilitant la déchéance de nationalité, les expulsions et les mesures d'éloignement ,

et soumettant les étudiants étrangers à des restrictions discriminantes, alors qu'ils sont une source de rayonnement et d'influence de la France dans le monde. Pour la première fois de l'histoire de la Ve République – crime indélébile à l'encontre de la devise républicaine –, vous avez porté atteinte au droit du sol.

De notre côté, nous sommes restés fidèles à nos convictions et à notre boussole républicaine, à l'amour des nôtres, venus d'ailleurs, qui vont vivre dans leur chair le choix d'une politique guidée par des intérêts politiciens, par l'obsession du forcené de l'Élysée…

…qui voulait un texte à n'importe quel prix et a fini en notaire de LR – la droite radicalisée – au Sénat. À eux, je veux dire que nous ne baisserons ni la tête ni les bras. Depuis cet après-midi, et c'est là l'essentiel, des voix s'élèvent, au sein de la majorité – dont certaines ont joué un rôle décisif pour permettre la candidature d'Emmanu...

Je leur dis mon respect et mon admiration pour leur courage et leur sens de l'honneur, en dépit de tout ce qui nous sépare et de notre opposition résolue. Le vote qui nous attend ne détermine pas le banc du groupe sur lequel nous nous asseyons ni notre orientation à gauche ou à droite ,

mais notre capacité à préserver les valeurs, l'histoire et l'identité de la République, c'est-à-dire l'âme de la nation. Puissent ces voix en appeler d'autres. Chers collègues, nous avons toujours le choix : vous aviez le choix de retirer ce texte après la motion de rejet et de ne pas faire revenir par la fenêtre de la commission mixte paritai...

Vous aviez le choix de renoncer à l'examen de ce texte, anticipant le dérapage et les compromissions demandées par la droite radicalisée. Jusqu'au sein du Gouvernement, des voix se sont élevées pour que ce texte ne soit pas soumis au vote. Il est encore temps, collègues, de faire cesser cette farce grotesque qui vire au drame.

Il est temps de nous souvenir des raisons pour lesquelles nous sommes ici, de l'histoire dont nous sommes les dépositaires et des valeurs qu'il nous appartient de défendre. Nous devons empêcher l'effondrement de la République et, in fine, de la démocratie, l'engloutissement du débat public sous les thèmes et les termes empoisonnés de la ...

Parler de la migration des hommes et des femmes, ce n'est pas seulement participer à un débat législatif, juridique, technique. C'est aussi, et peut-être même d'abord, parler de nous-mêmes, de la nation que nous formons ensemble. C'est chercher à comprendre l'idée que chacune et chacun se fait de la France, de sa place dans le monde. C'est invo...

C'est plonger dans l'intimité de vies humaines qui dépendent directement des décisions que nous prenons. Le hasard d'un tirage au sort a voulu que mon groupe présente cette motion de rejet préalable. Je veux le dire, en préambule, aux collègues des groupes LR et LIOT, mais aussi à ceux qui, dans la majorité présidentielle, doutent : un vote fa...

Nos règles parlementaires et démocratiques sont claires. Je sais qu'il n'existe pas, sur ce sujet, de majorité pouvant se rattacher à l'analyse que j'exposerai dans un instant…

…et je n'aurai pas l'outrecuidance de croire que je peux, en quelques instants, vous convaincre. Mais il n'existe pas davantage de majorité autour du texte du Gouvernement.

Et c'est bien là le seul objet de cette motion. Oui ou non, le Gouvernement peut-il obtenir in fine les voix nécessaires à l'adoption de son projet ? Chacun connaît la réponse.

Ce vote doit permettre d'en apporter la démonstration. Nous n'en tirerons aucune gloire et nous savons que ce n'est pas autour de nos idées que se fait ce scrutin.

Nous ne le prendrons que comme un point d'appui, tournant ainsi la page de longs, de très longs mois que vous avez employés, monsieur le ministre, à tenter de rallier une majorité d'entre nous. Voici plus d'un an que nous discutons de ce projet de loi. Il est temps de décider ! Monsieur le ministre, vous n'avez pas su trouver les équilibres et...

Par conséquent, la discussion parlementaire qui s'ouvrirait si, d'aventure, nous rejetions cette motion ne serait qu'un vaste marchandage visant à débaucher individuellement les nombreuses, très nombreuses voix qui vous manquent.