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Danielle Simonnet
Question N° 17565 au Ministère du ministère de la culture


Question soumise le 7 mai 2024

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Mme Danielle Simonnet appelle l'attention de Mme la ministre de la culture sur le soutien financier accordé par le ministère de la culture au slam. Le slam est inclassable. Slam signifie schlem, au sens de tournoi. On peut le définir comme une pratique de la poésie où les poètes sont obstinément amateurs, même si parfois des gagnants peuvent recevoir un cash-price. Ces slamers sont des poètes, pour la plupart non édités, donc sans droits d'auteur. Ils participent de spectacles vivants sans pouvoir prétendre à l'intermittence et leurs évènements fonctionnent par entrées gratuites dans l'unique but de faire vivre la poésie. Le jury de chaque tournoi est un jury populaire, de 5 personnes, exclusivement constitué du public de l'évènement, avec des notes comprises entre zéro et dix, avec un chiffre après la virgule. Le slam n'est pas une discipline mais une pratique artistique de la poésie, de création incontestable. Cette définition précise du rituel du slam est trop souvent méconnue. Le slam devrait être enfin reconnu pour ce qu'il est au plus haut niveau et donc par le ministère de la culture. Un des objectifs centraux des politiques culturelles ne devrait-il pas être d'aider la diversité des créations et des pratiques artistiques, de soutenir leurs rencontres, de contribuer à donner à entendre sa diversité de langage pour permettre une appropriation sociale la plus large possible ? Pourquoi en serait-il autrement de la poésie et du slam ? Depuis 21 ans, d'abord à Bobigny puis à Paris dans le quartier de Belleville, se tient « le grand poetry slam coupe du monde et slam national ». L'édition 2024 se déroule du 6 au 12 mai et l'édition 2025 est d'ores et déjà en préparation. Comme le définit avec ses mots et son style « Pilote le hot », le chef d'orchestre qui organise ces évènements annuels, « le slam est un sport de combat poétique non reconnu par le comité olympique pas plus que par le ministère de la culture ». Cette pratique amateur se retrouve en effet en dehors des clous, non classifiée. « Le slam est un sport de combat poétique non reconnu, peut-être parce que sa devise est : " les meilleurs poètes ne gagnent jamais ! " Belleville est son Olympie apatride, joyeuse et utopique, où pendant une semaine, chaque année, viennent du bout du monde ou du coin de la rue, des poètes sans étendards patriotards, sans subventions du ministère de la culture, sans intermittents du spectacle, sans sacem, sdrm, adami adamo, droits d'auteur, sans centre national de la musique et sans hymnes guerriers. Ils et elles viennent présenter à un public populaire, dans leur langue d'étranges étrangers, la poésie de ton village, de ton quartier et celle du monde entier. Vive la poésie ! Vive Belleville ! ». Chaque année les participants comme les spectateurs de cette manifestation ne peuvent qu'être agréablement surpris par la richesse des approches et la grande mixité sociale tant de leurs auteurs que de leurs spectateurs. Malgré la réussite de cet évènement annuel depuis 21 ans, malgré sa fréquentation sans cesse croissante avec des équipes de toute la France et des délégations du monde entier, malgré les félicitations à chaque rencontre de représentants du ministère de la culture, il n'a toujours pas reçu la moindre aide financière du ministère de la culture. Alors que 15 millions d'euros sont consacrés aux olympiades culturelles de Paris 2024, le festival international du slam n'en verra pas la couleur. L'attribution de subventions par la ville de Paris ne s'est pas faite du jour au lendemain. Le chemin vers un peu de reconnaissance ministérielle est d'ores et déjà plus long. Soutenir financièrement le slam, c'est financer l'organisation de tournois de poésie. Le tournoi le plus conséquent en France et même à l'international, c'est le grand poetry slam coupe du monde et slam national de Belleville. Elle lui demande si elle compte engager le ministère de la culture à soutenir nationalement la pratique du slam et à soutenir l'édition 2025 « grand poetry slam coupe du monde et slam national », sachant que les scènes nationales et autres festivals sont déjà en train de se distribuer les budgets 2025-26-27.

Réponse

Cette question n'a pas encore de réponse.

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