Les amendements de Philippe Juvin pour ce dossier

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Madame la présidente, madame la présidente de la commission, monsieur le rapporteur, monsieur le ministre, nous y revoilà donc : vous voulez, chers collègues, revenir sur la loi. Il est vrai qu'elle est imparfaite. Ce n'est pas le texte que nous aurions proposé,…

…qu'il s'agisse de la méthode, car mieux vaudrait le dialogue social, ou du fond, car il importe de compléter la répartition par une dose de capitalisation collective, une prise en compte des carrières pénibles, une vraie politique familiale – et pourquoi pas une retraite à la carte, c'est-à-dire la liberté laissée à chacun de partir plus tôt o...

Néanmoins, permettez-moi de vous dire que le pire aurait été l'absence de loi – ce que vous proposez, puisque vous entendez rétablir la retraite à 62 ans. En cas d'adoption du texte initial de votre proposition de loi, un agent de catégorie C de la fonction publique territoriale, né après 1980, serait parti avec une pension inférieure au seuil ...

…que, parmi les gens qui vous soutiennent, certains étaient récemment encore favorables à la retraite à 65 ans. Chacun est certes libre de changer d'avis, mais j'ai tout de même du mal à comprendre ce grand écart !

Deuxièmement, monsieur le rapporteur, votre solution est illogique. Comment voulez-vous continuer sans rien changer, en faisant financer les pensions de retraite par les actifs, alors qu'il y a chaque jour moins d'actifs et plus de retraités ?

Un système par répartition repose d'abord sur la démographie. Sinon, cela s'appelle de la magie ! Troisièmement, pour les Français, votre proposition est ruineuse. Maintenir à 62 ans l'âge de la retraite nous coûterait 11 milliards d'euros en 2026, 17 milliards en 2032.

Ces milliards, qui les paierait ? Vous ne le dites pas : vous vous contentez – tenez-vous bien ! – d'évoquer, avec une folle audace, une conférence de financement. Votez 62 ans, mesdames et messieurs, vous repasserez pour la note !

…soit, ce qui marche toujours, les entreprises ou les riches – ou les deux, puisque l'on ne sait jamais quelle est la différence. Comme s'il n'existait aucune relation entre taxation des entreprises, taux d'emploi et richesse du pays !

Nous, députés du groupe Les Républicains, sommes à l'opposé de ce point de vue : qu'ils frappent les retraités, les actifs ou les entreprises, nous refusons d'augmenter les prélèvements obligatoires ; nous voulons au contraire les baisser.

Quatrièmement, enfin, ce débat en cache un autre, touchant la quantité de travail que le pays peut fournir en vue de financer les retraites. Or il y a un fait dont personne ne parle : je ne connais pas un commerçant, un artisan, une PME, pas un hôpital ou un Ehpad qui, même dans vos circonscriptions, ne peine pas à embaucher. Nous avons 5 milli...

Dans ce contexte, que proposez-vous ? De travailler moins ! Nous, Les Républicains, pensons exactement le contraire : si nous voulons garder le même pouvoir d'achat, il faut, collectivement, travailler davantage !

C'est pourquoi, à ceux qui ne travaillent pas, nous préférerons toujours ceux qui travaillent, car ce sont eux qui financent les retraites.

Encore une fois, nous ne croyons pas à la magie : le départ à 62 ans sans aucune contrepartie, ça ne fonctionne pas. J'espère achever de vous en convaincre en citant un ancien président de la République : « Le repoussement – c'est le mot qu'il employait – de l'âge de la retraite est nécessaire pour faire face aux défis démographiques et économi...