Les amendements de Louis Boyard pour ce dossier

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Le stress, l'épuisement, la faim, le mal logement, le burn-out, l'abandon : ces situations d'étudiants se comptent en millions. Mes chers collègues, ça pourrait être vos enfants, mais, c'est bien le problème, ils sont pauvres parce que ce ne sont pas vos enfants.

En parlant à des étudiants dans un amphithéâtre, je sais une chose : tous les étudiants en face de moi touchent moins de 973 euros ; ils vivent tous sous le seuil de pauvreté. Vous le savez très bien, dans votre système, tous les étudiants sont pauvres. Mais pourquoi tous les étudiants sont pauvres ? Eh bien, c'est très simple : quelle famille ...

Quasiment aucune famille ne peut le faire ! Et c'est ça que vous hurlent les étudiants ! Et vous leur répondez, avec votre arrogance bourgeoise : vous n'avez qu'à bosser à côté de vos études !

Comme si les étudiants n'avaient pas déjà 25 heures de cours par semaine, des dizaines d'heures de révisions à la maison. Comme si les 35 heures n'existaient pas déjà pour eux. Comme si la moitié d'entre eux ne travaillaient pas déjà dans des entreprises qui profitent de leur précarité pour les sous-payer et pour les exploiter. Comme s'il n'exi...

…et qui, le jour de l'examen, se retrouve assis à côté de cet autre étudiant dont les parents sont riches. Comme s'il n'existait pas cette injustice qui fait qu'un étudiant regarde son voisin en se disant que, parce que celui-ci a la chance d'avoir des parents riches, il a eu deux fois plus de temps que lui pour réviser.

Mais, devant la précarité étudiante, vous pleurez. Vous pleurez quand vous voyez ces images d'étudiants à la file alimentaire. Vous pleurez, puis vous essuyez vos larmes au moment où il faut payer, au moment où il faut sortir le portefeuille de l'État pour abolir la précarité étudiante.

Et vous répondez : « Vous savez, nous aussi, on est passé par là. Nous aussi, on a connu la précarité pendant nos études. » Très bien. Bravo. Et vous ne voulez pas abolir ce système qui vous a fait vivre les inégalités, la précarité, l'injustice ?

Vous vous en êtes sortis et vous ne portez que la voix des étudiants qui ont réussi et jamais celle de ceux qui ont échoué ? Parce que c'est bien de cela qu'on parle : de députés qui appartiennent tous à la petite bourgeoisie…

…et qui viennent expliquer que la précarité des étudiants fait partie de la compétition pour la réussite des études.

J'ai déjà essayé de vous convaincre qu'il fallait un revenu étudiant ; vous avez refusé. Aujourd'hui, ma camarade du groupe Socialistes et apparentés vous propose de rétablir une mesure que vous avez déjà appliquée auparavant : le repas à 1 euro pour tous les étudiants. Votre justification pour ne pas le remettre en place est hors-sol. Ce serai...

Vous leur dites maintenant : vous êtes pauvres, allez voir une assistante sociale. Problème : il y a une assistante sociale pour 10 000 étudiants. En clair, vous leur dites : vous êtes pauvres, restez pauvres.

Finalement, vous vous comportez avec les étudiants comme vous vous comportez avec les retraités. Vous demandez à des familles qui n'en ont pas les moyens de financer la jeunesse ou le grand âge. Vous vous refusez à passer d'une solidarité familiale à une solidarité nationale, parce que cela impliquerait de faire payer les familles riches et cel...

Je veux m'adresser aux étudiants qui m'écoutent. Quand vous rentrerez dans votre amphithéâtre, regardez-vous les uns et les autres. Regardez-vous et rendez-vous compte que chaque étudiant dans cette salle est comme vous. Vous vivez tous avec moins de 973 euros par mois et vous n'en êtes pas responsables. Rendez-vous compte que Macron et ses dép...

Ensemble, vous pouvez obtenir que l'État mette en place une allocation d'autonomie de 1 102 euros. Ensemble, vous pouvez obtenir le repas à 1 euro. Ensemble, vous pouvez être la bascule qui empêchera leur scandaleux projet de réforme des retraites.

Leur vote va vous trahir à nouveau, ne vous laissez pas faire ! Ils ne veulent pas vous permettre d'étudier dignement, alors bloquez vos lieux d'étude.

Le 16 février, les syndicats étudiants vous appellent à bloquer vos universités. Pour votre droit à la dignité et à l'éducation, bloquez vos universités ! Pour l'allocation d'autonomie et contre la réforme des retraites, bloquez vos lycées, bloquez vos universités !