Intervention de Élisa Martin

Séance en hémicycle du jeudi 17 novembre 2022 à 21h30
Orientation et programmation du ministère de l'intérieur — Article 1er et rapport annexé (précédemment réservé)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisa Martin :

Nous commençons par demander la suppression de cet article d'abord, je le répète, parce qu'il ne comporte pas d'éléments d'analyse de la situation actuelle, ni de bilan quant à l'efficacité – en matière de police, c'est ce qui compte – des décisions prises au cours des dernières années. Nous avons beaucoup évoqué les AFD aujourd'hui : il en existe une relative à la consommation de cannabis et il eût été intéressant de mesurer l'effet qu'elle a eu sur la consommation – un effet nul, vraisemblablement.

Nous avons évidemment des désaccords majeurs en matière d'orientations. Je me contenterai de les résumer, puisque nous y reviendrons tout au long de la discussion sur le rapport annexé. D'abord, c'est la technopolice qui est favorisée, tandis que nous souhaitons privilégier le discernement humain. Nous ne sommes évidemment pas opposés au recours à un certain nombre d'outils modernes, mais le problème est qu'ils finissent par se substituer aux policiers eux-mêmes et à leurs tâches. Le texte prône aussi une police d'intervention et de flagrant délit, sur la voie publique en particulier, tandis que nous pensons quant à nous qu'il faut une police de proximité. C'est ensuite une politique du chiffre, la « bâtonnite », qui se poursuit par le biais des AFD, alors qu'incontestablement le malaise profond ressenti par les policiers est aussi lié sans aucun doute – et au-delà de leurs conditions de travail fortement dégradées – aux directives de ce type qui leur sont imposées. Nous regrettons également la fragilisation, pour ne pas dire la remise en cause totale, de la police judiciaire, et le fait que le rapport avec le judiciaire ne fasse finalement que s'éroder.

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