Intervention de Martine Etienne

Réunion du mercredi 12 octobre 2022 à 9h05
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Etienne :

À la lecture du PLF, nous constatons des augmentations budgétaires certaines et nécessaires. Cependant, la question du recrutement reste à trancher sur plusieurs points. Depuis la dernière LPM, les théâtres d'opérations se sont transformés et ont gagné en intensité. La guerre en Ukraine mobilise des centaines de milliers d'effectifs sur le terrain des deux pays avec une forte intensité. Le 29 septembre, le chef d'état-major des armées évoquait la fin des guerres choisies et le retour des guerres subies. Ainsi, rapportée au coût de l'appui à l'Ukraine, à l'augmentation des prix de l'énergie et au niveau de l'inflation, l'augmentation réelle du budget est faible. Le PLF 2023 ne contient pas de ligne de défense supplémentaire pour la réserve, les effectifs d'actif ou les engagements en Opex. Pourtant, le nouveau contexte stratégique doit nous amener à revoir le rapport aux effectifs considérés comme élevés : 5 000 militaires sont engagés au quotidien en Opex, contre des centaines de milliers d'hommes sur les deux fronts en Ukraine. Ces nouveaux territoires d'opération sont témoins de l'intense besoin en recrutement, notamment chez les réservistes, afin de les déployer en renfort en Opex lorsque cela est possible pour que la charge n'incombe pas aux seuls actifs de quelques unités. Quels recrutements supplémentaires sont envisagés pour 2023 au regard de ces nouveaux besoins ?

Par ailleurs, les militaires actifs dans certaines unités opérationnelles spécialisées sont en rotation permanente. Effectuant parfois deux tours de quatre mois par an et suivant des rythmes professionnels de préparation à la projection, ils parviennent de moins en moins à maintenir une vie personnelle et familiale stable. 33 % des militaires font part de ces difficultés. Les femmes, en outre, peinent à développer un parcours de carrière et de mobilité égal à celui de leurs collègues masculins. En 2021, elles ne représentaient que 10 % des militaires d'active, contre 19 % en réserve opérationnelle. En Opex, toutes armées confondues, elles forment 8 % seulement des effectifs, et sont généralement affectées à des postes administratifs ou de soutien. La charge familiale pesant majoritairement sur les femmes, elles sont moins nombreuses à choisir l'armée d'active ou la mobilité, ou elles doivent faire face à des carrières hachées, moins valorisées que celles des hommes. Comment encourager les parcours de carrières et l'accès à la mobilité pour les femmes de la défense ?

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