Intervention de Gabriel Attal

Séance en hémicycle du lundi 7 novembre 2022 à 16h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2022 — Présentation

Gabriel Attal, ministre délégué chargé des comptes publics :

Ce texte fait aussi le choix de soutenir nos compatriotes qui, pour beaucoup d'entre eux, n'ont d'autre option que d'utiliser leur voiture pour aller travailler. Entre les prix à la pompe et les difficultés d'approvisionnement, ils ont passé des semaines compliquées. Vous le savez, la Première ministre a annoncé une prolongation jusqu'à la mi-novembre de la ristourne de 30 centimes par litre, afin de tenir compte du blocage des raffineries et des difficultés d'approvisionnement dont ont pâti nos compatriotes, certains d'entre eux – on en parle moins dans les médias – continuant d'en souffrir. Cette prolongation représente un coût pour nos finances publiques de l'ordre de 440 millions d'euros.

Entre le 15 novembre et le 31 décembre, cette ristourne sera réduite à 10 centimes par litre, comme nous l'avions annoncé. Cela étant, l'année 2023 ne sera pas synonyme d'arrêt brutal du soutien aux automobilistes. Nous devons continuer de soutenir ceux qu'on appelle les gros rouleurs, qui sont d'ailleurs souvent de gros bosseurs : ceux qui doivent utiliser leur voiture pour aller travailler, qui ne perçoivent souvent que des revenus limités et pour qui se rendre au travail deviendrait presque plus onéreux que de rester à la maison en raison de la hausse du prix des carburants. Le Président de la République l'a dit la semaine dernière, un dispositif spécifique sera instauré pour ces travailleurs.

Il s'agit en effet d'agir de manière plus ciblée, en concentrant l'argent public sur celles et ceux qui en ont le plus besoin. Pour dire les choses simplement, le « combien ça coûte ? », que j'oppose si souvent, n'a jamais signifié que nous allions laisser les Français à la merci de l'inflation. Cependant, alors que la France emprunte désormais à des taux d'intérêt situés autour de 2,5 %, il serait déraisonnable de continuer de déverser de l'argent public sans tenir compte des situations individuelles et des niveaux de revenu.

Vous le voyez, ce PLFR est un texte dont les mesures contribueront à soutenir nos compatriotes dans leur quotidien. Il aide également les opérateurs de l'État et, partant, nos compatriotes qui les fréquentent. Je pense, entre autres, aux universités, aux établissements de recherche et aux Crous – centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires –, que nous allons aider à faire face à la hausse des prix de l'énergie.

Ainsi, nous prévoyons un fonds de 275 millions d'euros, immédiatement disponible, pour les opérateurs du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche. Ma collègue Sylvie Retailleau et moi-même avons conscience que certaines universités sont tentées de privilégier l'enseignement à distance cet hiver, afin de limiter leurs factures de chauffage et d'éclairage. Pour ce qui nous concerne, nous préférons des amphis remplis et éclairés, même si cela mobilise de l'argent public.

Dans la même logique, le PLFR ouvre des crédits pour couvrir les frais de carburant exceptionnels du ministère des armées. Vous le savez, nos armées sont engagées dans des opérations extérieures, et le carburant opérationnel a connu, comme tous les autres, une envolée des prix. C'est pourquoi nous débloquons 200 millions d'euros pour aider le ministère des armées à continuer de s'approvisionner, et vous me permettrez à cette occasion de saluer l'engagement absolument extraordinaire de nos soldats dans le monde.

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