Intervention de Johnny Hajjar

Réunion du mercredi 19 octobre 2022 à 9h15
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJohnny Hajjar, rapporteur pour avis de la commission des affaires économiques :

L'ensemble des territoires ultramarins traverse de multiples crises. Même si les crédits augmentent, cette hausse est pour deux tiers d'ordre mécanique. De plus, on ne perçoit pas une véritable volonté politique de l'État pour faire face aux besoins et aux crises croissantes dans les outre-mer ainsi que pour lutter contre la vie chère. Plutôt que de s'en prendre aux causes en amont, on se contente d'intervenir en aval – avec le SMA ou l'Agence française de développement (AFD).

Dans le cadre de mon avis, je me suis penché sur la question de la vie chère, problème fondamental dans les territoires d'outre-mer où les prix sont structurellement plus élevés que dans l'Hexagone à cause de l'insularité et de l'éloignement. L'étroitesse du marché entraîne une faible concurrence, ce qui aboutit à une situation oligopolistique. En outre, des particularités fiscales pèsent sur les prix. Tout cela entraîne un pouvoir d'achat moindre qu'en métropole.

L'inflation a un impact élevé sur les coûts des transports, de l'énergie et des intrants, car les économies outre-mer obéissent à un schéma d'importations massives. Les territoires ultramarins servent de lieu de consommation pour les produits exportés depuis l'Hexagone.

En outre, les revenus outre-mer sont moins élevés qu'en métropole en raison des niveaux du chômage et de la précarité. Le revenu médian se situe entre 15 000 et 17 000 euros, contre 23 860 euros en Île-de-France. L'évolution de l'impôt sur le revenu entre 2017 et 2020 a été cinq fois plus importante outre-mer qu'en métropole, ce qui obère considérablement le pouvoir d'achat.

Les collectivités territoriales connaissent un sous-financement chronique, pour un total estimé à 150 millions d'euros dans le rapport établi par Jean-René Cazeneuve et Georges Patient. Il est de 400 millions d'euros si on prend en compte la contribution des Drom au redressement des finances publiques.

Le traitement de ces territoires par l'État est injuste, comme en témoigne le fait que des mesures destinées à soutenir l'économie et le pouvoir d'achat ne sont pas appliquées, comme par exemple la TVA à 0 %.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion