Intervention de Thibault Bazin

Séance en hémicycle du lundi 31 octobre 2022 à 15h00
Motions de censure — Discussion commune et votes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

Le premier problème de ce PLFSS, c'est l'absence de vision qui le caractérise. Laquelle est en réalité une absence de courage, synonyme d'incapacité à concevoir des réformes à même de pérenniser notre système de retraite ; incapacité à prendre à bras-le-corps le problème de la bureaucratisation excessive ; incapacité à s'attaquer réellement à la fraude, au-delà des discours, même si la fin du versement des allocations sociales sur les comptes bancaires étrangers va dans le bon sens, il faut faire plus ; incapacité à revaloriser le travail par rapport à l'assistanat ; incapacité enfin à proposer une politique du grand âge et à faire de la protection de nos aînés, qui méritent tout notre respect et toute notre attention, une priorité. Nous déplorons votre énième report de la loi grand âge.

Le deuxième problème de ce PLFSS, ce sont les iniquités, les injustices dont il est parsemé. Il s'agit sans doute du péché originel de ce texte car vous persistez à vous inscrire dans la vision politique du quinquennat de François Hollande, confirmée et amplifiée sous celui d'Emmanuel Macron. Madame la Première ministre, vous avez revendiqué mercredi dernier un PLFSS « de progrès ». Mais où est le progrès quand vous faites peser un tel endettement sur les générations futures ? Où est le progrès quand vous ponctionnez autant la branche famille et la branche accidents du travail et maladies professionnelles alors qu'elles pourraient permettre d'améliorer vraiment le soutien aux familles et la prévention.

La France du travail et du mérite serait maintenant la priorité du Président de la République… Pourtant, il n'y a rien pour les classes moyennes. Prenons un couple d'enseignants : ils n'auront droit ni à l'indemnité inflation, ni au chèque alimentaire, ni à MaPrimeRénov' pour leur logement, et il n'est prévu aucun soutien supplémentaire pour leurs enfants. Rappelons que les mesures ciblées excluent les couples avec enfants qui travaillent. Pire, les coups de rabot des années précédentes sur le quotient familial, sur la prestation d'accueil du jeune enfant et sur les allocations familiales les pénalisent aujourd'hui. Et où est le progrès quand vous avez supprimé la majoration des indemnités journalières maladie pour les mères de trois enfants et plus ?

Vous l'aurez donc compris : nous ne soutenons pas ce texte. Pas par principe, pas par une volonté cynique de s'opposer à tout ce qui ne viendrait pas de notre groupe, mais parce que le compte n'y est pas !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion