Intervention de Marine Le Pen

Séance en hémicycle du jeudi 20 octobre 2022 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2023 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarine Le Pen :

Depuis deux ans, la crise sanitaire a révélé les lacunes évidentes de notre système de santé, après trente ans de gestion purement comptable qui ont grandement abîmé notre modèle social, dans son ensemble. Les Français pouvaient s'attendre à ce que le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) constitue une réparation de cette gabegie. Pourtant, ce texte s'inscrit dans la parfaite continuité de politiques sociales et de santé publique aveugles au réel, aux difficultés des patients – je pense en particulier aux déserts médicaux et aux services d'urgence – et aux souffrances des personnels de santé.

Ayons tout de même l'honnêteté de saluer certaines des mesures figurant dans le texte de la majorité, comme l'extension du complément de libre choix du mode de garde (CMG) aux familles monoparentales – une proposition que nous avions déjà faite. Elle permettra aux parents qui ne bénéficiaient pas d'une aide financière de l'État de faire garder leurs enfants.

Je me désole, en revanche, que cet agglomérat de mesures entretienne l'idée que nous pourrions faire l'économie d'une nécessaire et salutaire bascule en faveur des Français. La santé, la famille, l'autonomie, la vieillesse sont des questions qui ne peuvent être réglées par une myriade de mesures traitant de situations dont l'importance – elle n'est pas discutable – ne soignera jamais les véritables problèmes structurels d'une politique défaillante. Ces aspects de la vie des Français méritent et doivent être traités à la racine. Chercher des solutions concrètes ne signifie pas qu'il faille les déconnecter d'une réflexion plus globale. C'est pourquoi j'avais proposé une grande loi de programmation sur la santé, afin de prendre à bras-le-corps un sujet dont le Gouvernement fait semblant de s'occuper, alors que tout reste à faire.

Parmi les dispositions disparates, figurent des mesures qui accéléreront la perte de souveraineté de notre pays en matière sanitaire. Je pense, bien évidemment, au secteur du médicament, en grande difficulté depuis 2007, et où – il faut bien le dire – les mauvaises nouvelles s'amoncellent. La surtaxation des entreprises concernées ne fera qu'aggraver leur situation, déjà très obérée par l'absence de patriotisme économique. Les pôles consacrés à la recherche et au développement des industries de santé, à l'importance fondamentale, s'implantent désormais dans d'autres pays que le nôtre. Les pénuries de médicaments illustrent les risques de dépendance qui pèsent sur les Français. En effet, les grandes problématiques de santé publique ne se résoudront que grâce à l'innovation scientifique, sur laquelle, bientôt, nous n'aurons plus la main.

Oui, tout reste à faire.

Contrairement à ces mesures éparses, notre vision du modèle social repose sur trois piliers : une juste rémunération du travail, une réforme des retraites à l'opposé de celle que vous proposez, reposant sur le principe « travailler plus tôt, c'est travailler plus dur, donc partir plus tôt »,…

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