Intervention de Belkhir Belhaddad

Séance en hémicycle du jeudi 2 mai 2024 à 9h00
Discussion d'une proposition de loi — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBelkhir Belhaddad :

Je remercie d'abord notre collègue Annie Genevard, à l'initiative de cette proposition de résolution, qui met en lumière l'une des facettes du rayonnement de notre pays, à savoir notre belle langue française. Le cadre prestigieux des Jeux olympiques et paralympiques donne l'occasion de la promouvoir.

Je comprends tout à fait les questionnements et note les propositions concernant la place et la promotion de la langue française durant les JOP de Paris 2024 qui doivent être l'une de nos priorités.

Cet événement planétaire donnera un maximum de visibilité à nos savoir-faire et à notre patrimoine à travers le monde. Il est indéniable que le français doit rayonner lors de ces Jeux, non seulement comme langue de la République, de la francophonie, mais aussi comme langue officielle du mouvement olympique. Et nous partageons tous cette ambition.

Les Jeux olympiques de Paris 2024 serviront de vitrine à la richesse de la francophonie et à la diversité culturelle des pays qui partagent le français comme langue officielle. Les cérémonies d'ouverture et de clôture, les événements culturels associés et les interactions entre athlètes, officiels et spectateurs permettront de célébrer la diversité des cultures francophones. La langue française devient ainsi le vecteur d'une compréhension profonde des histoires et des traditions des pays liés à la francophonie, enrichissant l'expérience olympique de chacun d'entre eux. La langue française n'est pas monolithique, figée dans le temps, bien au contraire.

Jamais autant d'efforts n'ont été fournis pour promouvoir et valoriser la langue française, langue officielle des JOP.

La proposition de résolution portant sur l'usage de la langue française aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris en 2024 souligne des points essentiels qui méritent notre attention et un débat.

D'abord, des mesures concrètes sont appliquées : toutes les communications officielles, les documents d'arbitrage et les recommandations relatives aux sports, y compris aux nouvelles disciplines, sont désormais accessibles en français. Ces efforts traduisent notre engagement à promouvoir notre langue, non seulement au sein des pays francophones, mais aussi sur la scène mondiale.

Ensuite, je souhaite souligner les innovations technologiques adoptées pour faciliter l'accessibilité linguistique. Les moyens modernes de traduction instantanée de l'écrit et de l'oral, développés et mis à disposition de chacun – sportif, officiel, journaliste ou visiteur –, sont un témoignage de notre capacité d'innovation et d'adaptation. Ces outils leur permettront de franchir la barrière linguistique tout en valorisant notre langue.

En vertu de la convention entre l'Organisation internationale de la francophonie et le Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques, toutes les conférences de presse officielles du CIO et du Cojop se tiendront en français et anglais. Cette condition n'est pas exigée pour les conférences de presse organisées par les athlètes eux-mêmes ou les fédérations internationales.

Par ailleurs, et bien que le français ne soit pas la langue officielle de l'International paralympic committee (IPC), alors qu'elle est celle du Comité international olympique, le vocabulaire sportif du parasport a été traduit et défini, afin que celui-ci ne soit pas facteur supplémentaire d'exclusion.

Bien que nous soutenions la promotion de notre langue, nous devons être réalistes et mesurés. Imposer des contraintes rigides relatives à l'usage du français par les médias et les visiteurs étrangers pourrait, je dis bien pourrait, se révéler contre-productif. Ces propositions, bien que pétries de bonnes intentions, risquent de nuire à l'image d'ouverture et d'accueil que la France souhaite projeter dans le monde lors de ces Jeux. Notons qu'un « lexicosport », en anglais et en français, devrait être mis à la disposition des touristes, des athlètes et des journalistes, apportant plus de souplesse, tout en mettant en avant le français.

Pour ce qui est de la question de la création d'un comité de suivi, l'OIF devrait désigner une personne afin de faire le bilan de la convention signée par le Comité d'organisation et l'OIF.

Je profite de cette occasion pour dire qu'il existe aussi d'autres moyens de valoriser notre langue lors de grands événements sportifs internationaux (Gesi) comme les JOP : par exemple, inciter nos présidents ou dirigeants de fédérations sportives à prendre des responsabilités au sein du CIO ou des fédérations internationales. Grâce à Pierre de Coubertin, qui a refondé l'idéal sportif international nommé mouvement olympique, la langue française occupe une place éminente au sein des Jeux, à tel point qu'elle est la langue officielle du Comité international olympique.

Pour conclure, je remercie notre collègue Annie Genevard de nous donner l'occasion, à l'approche des JOP, d'évoquer notre belle langue, et salue sa volonté de la défendre. Nous devons collectivement approfondir cet aspect dans le cadre de l'héritage des Jeux, car celui-ci se prépare dès maintenant.

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