Intervention de Fatiha Keloua Hachi

Séance en hémicycle du jeudi 2 mai 2024 à 9h00
Discussion d'une proposition de loi — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFatiha Keloua Hachi :

Nous sommes aujourd'hui à quatre-vingt-cinq jours de l'ouverture des Jeux olympiques et paralympiques ; à quatre-vingt-cinq jours d'accueillir dans notre pays le plus grand événement sportif mondial, accompagné de nombreux enjeux qui prennent chaque jour plus de place dans l'espace médiatique et dans le débat politique.

Ces enjeux sont d'abord de nature logistique, avec tout ce que l'organisation d'un tel événement suppose en matière de transport, de logement ou encore de sécurité. Voilà les sujets inhérents aux Jeux, qui aujourd'hui préoccupent tant les habitants des zones d'accueil de l'événement que les visiteurs. Aux côtés du Comité d'organisation, le Parlement s'est pleinement saisi de ces problèmes, pour s'assurer que chaque parole soit entendue et que chaque besoin soit pris en compte.

Les enjeux d'héritage viennent ensuite, avec l'ambition collective de faire de ces Jeux les catalyseurs de politiques sportives transversales et efficientes et les accélérateurs de la pratique sportive des Françaises et des Français. Il s'agit en réalité d'un enjeu de santé publique qui dépasse largement les Jeux. La nouvelle gouvernance du sport permet depuis 2019 un dialogue et un processus de décision collégiale sur les sujets sportifs. Cette coconstruction, sûrement rendue possible par les Jeux, mais encore trop insuffisante, est une condition essentielle de politiques publiques du sport adaptées aux besoins de toutes et tous : elle fait partie de l'héritage que doit nous laisser Paris 2024.

Plus qu'un enjeu sanitaire, la pratique d'activités physiques et sportives constitue un véritable levier d'émancipation, d'inclusion et de cohésion sociale. Je ne dis pas ici que le sport est inclusif, intégrateur et émancipateur par essence, mais bien qu'il peut le devenir davantage si nous choisissons d'en faire un outil social.

Or cette ambition ne semble malheureusement pas partagée par les Républicains, puisqu'aucun des enjeux que je viens d'évoquer n'a retenu leur attention. Au contraire, ils ont décidé de se saisir d'un faux problème : rien ni personne ne souhaite remettre en cause l'utilisation de la langue française durant les Jeux olympiques et paralympiques.

L'utilisation de la langue française ne fait même pas débat dans le monde de l'olympisme, tant elle est instituée et admise par chacun depuis les premiers jeux modernes.

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