Intervention de Annie Genevard

Séance en hémicycle du jeudi 2 mai 2024 à 9h00
Discussion d'une proposition de loi — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Genevard :

La French Touch de BPIFrance, le Choose France, la French Tech, le made in France à l'Élysée, le maillot de l'équipe de France griffé Rugby World Cup : tous ces exemples démontrent à l'évidence que depuis l'adoption de la loi relative à l'emploi de la langue française, dite Toubon, le combat pour la défense du français n'est jamais achevé, y compris dans les sphères les plus officielles. Jacques Toubon s'est d'ailleurs prononcé en faveur de la présente proposition de résolution.

Lorsque la France a présenté sa candidature pour accueillir les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) en 2017, Paris avait choisi le slogan « Made for sharing » ; un comble, alors que le français a été consacré langue olympique par la règle 23 de la Charte olympique du baron Pierre de Coubertin ! Les Jeux olympiques reflètent depuis longtemps la perte d'influence de notre langue, comme l'a démontré Loïc Depecker, ancien délégué général à la langue française, sur la foi de rapports de l'Observatoire international de la francophonie (OIF). Nous ne pouvons pas être les acteurs de cette attrition, ni davantage en être les spectateurs impuissants.

La France accueille pour la troisième fois les Jeux olympiques d'été, après ceux de 1900 et de 1924. Ne manquons pas cette merveilleuse occasion ! Comme l'a dit Paul de Sinety, délégué général à la langue française, les Jeux olympiques sont une formidable vitrine pour la langue française. J'ai bien en tête la signature d'une convention en faveur de la promotion du français, entre le Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) et l'OIF, qui représente 321 millions de locuteurs – excusez du peu ! Cette convention prévoit que la langue française soit utilisée dans les supports de communication et lors des annonces, des commentaires et des cérémonies officielles. Les recommandations 2, 3, 4 et 6 de la présente résolution vont dans le même sens.

Au-delà des textes, garantir la présence du français aux Jeux olympiques est un défi quotidien, comme le relève Daniel Zielinski, délégué ministériel à la francophonie au ministère des sports. Je m'interroge à cet égard sur le fait que l'identité du grand témoin de la francophonie ne soit pas encore connue.

Alors, me direz-vous, madame la ministre de la culture : tout est bordé, les Jeux se déroulent en France et le français s'imposera partout. Personne ne songerait à faire cet affront au pays d'accueil. La loi Toubon sera parfaitement observée durant ces Jeux, alors même que les manquements sont partout légion. Les ministères de la culture et des sports, mobilisés, y veilleront. Hélas, la difficulté réside toujours dans l'application. Ainsi, la dénomination et les épreuves des nouvelles disciplines se sont dès l'origine imposées en anglais. Grâce au travail des linguistes que vous avez sollicités, nous espérons que « planche à roulettes » remplacera « skate » et « rouleaux de cap », « point break », mais j'ai tout de même quelques doutes.

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