Intervention de Laurent Grandin

Réunion du mardi 2 avril 2024 à 16h30
Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté alimentaire de la france

Laurent Grandin, président (INTERFEL) :

Presque tous les secteurs ont été concernés : céréales, betteraves et de nombreuses productions chez nous, car les néonicotinoïdes sont un produit très efficace qui ne présente pas de risque pour les pollinisateurs dans les cas, comme celui de la betterave, où il n'y a pas de floraison directe pendant certaines périodes.

Nous ne décidons pas à la place des pouvoirs publics ou des agences de sécurité et de santé et il ne nous revient pas de juger du bien-fondé de cette décision. Nous soulignons en revanche que si l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA, European Food Safety Authority ) considère que le produit peut être utilisé jusqu'en 2035 alors que la France l'interdit à partir de 2025, nous nous retrouvons avec un handicap pendant dix ans. Quand on sait que notre pays connaît déjà des difficultés en raison de l'inadéquation de son modèle social aux coûts de production… Je rappelle également que le glyphosate devait être interdit dans un délai de trois ans, sans aucune évaluation scientifique objective. M. Jean-Baptiste Moreau a été chargé d'éteindre le feu et le glyphosate a finalement été à nouveau homologué pour une période de dix ans.

Nous nous considérons parfois comme le phare du monde : au lieu de faire valider nos idées géniales par les vingt-six autres pays de l'Union européenne, nous les prenons au niveau national, partant du principe que les autres suivront. En attendant, un secteur a été ruiné.

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