Intervention de Anne-Célia Disdier

Réunion du mercredi 27 mars 2024 à 15h00
Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté alimentaire de la france

Anne-Célia Disdier, professeure à l'École d'économie de Paris, directrice de recherche à l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement :

L'Italie a réussi à développer à la fois des produits haut de gamme et à faire reconnaître une certaine gastronomie italienne, tout en restant compétitive sur d'autres produits. Par exemple, la mozzarella est un produit reconnu à l'étranger, mais l'Italie peut à la fois produire des mozzarellas de très bonne qualité et de qualité moindre. Nous n'avons pas réussi à ce jour à en faire autant en matière de gastronomie française.

Le positionnement sur la qualité est-il compatible avec la souveraineté alimentaire ? Tout dépend de la manière dont la souveraineté alimentaire est définie. Il est aussi possible d'atteindre une forme de souveraineté alimentaire lorsque les exportations permettent de financer les importations.

En matière de normes, il est souvent dit que la France a tendance à faire du zèle et à transposer davantage que d'autres pays. Je pense que la situation est en réalité plus complexe. Si certaines normes ont été transposées par la France sans forcément l'être par d'autres pays, la situation inverse existe également. À titre d'exemple, la France avait été rappelée à l'ordre sur la transposition des normes relatives aux pesticides dans des zones vulnérables.

Vous avez également posé une question sur les LMR (limites maximales de résidus). Les niveaux de LMR sont également fonction des limites techniques des détections scientifiques. Cependant, le dispositif ne se concentre que sur le niveau de LMR pour chaque substance, ignorant « l'effet cocktail » dont la mesure est difficile à établir.

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