Intervention de Sandrine Rousseau

Séance en hémicycle du jeudi 29 février 2024 à 15h00
Responsabilité de l'État et indemnisation des victimes du chlordécone — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Rousseau :

Rien ne pouvait justifier, en 1972, que le ministère de l'agriculture autorise la mise sur le marché du chlordécone, alors que sa toxicité était déjà scientifiquement connue depuis 1963. Rien ne pouvait justifier, le 2 avril 1976, soit un peu moins d'un an après l'incident survenu à l'usine de Hopewell aux États-Unis, que la France prolonge l'autorisation provisoire du chlordécone. Rien ne pouvait justifier, en 1980, l'homologation du chlordécone, alors même que, dès 1979, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait classé la molécule parmi les cancérigènes possibles. Surtout, rien ne pouvait justifier que les pouvoirs publics français autorisent, comme ils l'ont fait en 1992, puis une nouvelle fois en 1993, l'utilisation du chlordécone sur les sols martiniquais et guadeloupéens, alors qu'ils l'avaient interdite sur le territoire hexagonal.

Ces décisions ont été prises en connaissance de cause. Le temps est désormais à la reconnaissance de la responsabilité et à la réparation. Pour réparer et restaurer la confiance, il est nécessaire que la responsabilité des décideurs politiques soit publiquement établie. Grâce à ce travail de mémoire, nous devons nous rappeler les erreurs du passé et éviter de les reproduire.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion