Intervention de Gérard Leseul

Réunion du mercredi 31 janvier 2024 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGérard Leseul :

Le ministre chargé des transports a réaffirmé à plusieurs reprises que ce projet d'autoroute irait jusqu'à son terme. Ce chantier, commencé au printemps dernier, doit permettre à terme de relier Toulouse à Castres, et se poursuit malgré une forte controverse depuis de nombreuses années : élus, militants écologistes et scientifiques en dénoncent notamment les conséquences environnementales. Pour comprendre les origines de l'A69, il faut remonter à 1994. L'objectif, au départ, est seulement d'agrandir la route nationale 126, qui relie Toulouse à Castres en traversant quinze communes. Cependant, l'État ne semble alors pas vouloir aider à la réalisation de ce tronçon par un doublement du type deux fois deux voies. En 2010, un retournement de situation se produit sous le président Sarkozy. Le gouvernement Fillon et les pouvoirs publics abandonnent tout projet routier ou de renforcement ferroviaire et optent pour une autoroute concédée, privée, à péage : l'A69. Rapidement, le projet fait débat dans l'opinion publique et les premières manifestations sont organisées. Mais il faut attendre 2018 pour que le projet prenne un nouveau tournant. Édouard Philippe, alors Premier ministre, signe un décret et déclare la création de cette autoroute d'utilité publique.

Nous pourrions souligner les erreurs du passé. Il aurait sans doute fallu améliorer la liaison ferroviaire, avec le doublement des voies ; on aurait sans doute dû transformer la route existante en voie rapide. De notre point de vue, ces erreurs et manquements semblent être principalement ceux de l'État, qui n'a pas voulu ou pu mettre les moyens assez tôt en faveur du désenclavement et du développement de Castres et du sud du Tarn. Par ailleurs, l'histoire nous rappelant que l'équilibre des relations entre les partenaires des contrats de concession autoroutière demeure toujours défavorable à l'État, personne, me semble-t-il, ne peut s'opposer à la volonté d'éclairer la représentation parlementaire et les citoyens sur le montage juridique et financier retenu. Notre démocratie réclame de la transparence.

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