Intervention de Sophia Chikirou

Séance en hémicycle du lundi 29 janvier 2024 à 15h00
Reconnaissance des métiers de la médiation sociale — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSophia Chikirou :

Il s'agit de préciser que l'on parle dans ce texte de la médiation sociale professionnelle.

Il existe en effet deux types de médiation sociale. L'une est formelle : c'est celle dont il est ici question. L'autre est informelle : c'est celle que vous appelez avec mépris, monsieur le rapporteur, la « médiation des grands frères ». Pourtant, je vous ai déjà parlé de la médiation exercée par des collectifs de mères dans les quartiers de ma circonscription et pour laquelle j'éprouve non pas du mépris, mais au contraire beaucoup de respect.

En précisant que les contrats, conventions et référentiels concernent la médiation sociale professionnelle, on valorise la médiation formelle sans pour autant nier l'existence d'une médiation informelle, qui joue un rôle très important. Si nous sommes tous d'accord pour promouvoir la médiation sociale formelle et professionnelle, sur le terrain, il est parfois plus facile d'intervenir de manière informelle, par exemple auprès de jeunes en bas des immeubles ou d'habitants du quartier, en se fondant non pas sur le professionnalisme des intervenants, mais sur une reconnaissance disons sociale, liée à l'identité du quartier. J'imagine que vous savez de quoi je parle.

Le collectif des Mamans de la Banane, qui a été créé dans le quartier des Amandiers, dans le 20e arrondissement de Paris, et que j'ai évoqué lors de la discussion générale, regroupe ainsi cinquante mères qui interviennent en liaison avec les travailleurs sociaux, mais pas aux mêmes horaires : elles sont dans la rue vers vingt et une, vingt-deux ou vingt-trois heures, quand les médiateurs sociaux sont partis – puisque, fort heureusement, ils ne travaillent pas le soir, à moins qu'ils ne fassent des heures supplémentaires ou qu'ils n'exercent en dehors de leur contrat de travail, ce qui n'est pas bien et ce qui prouve le manque d'adaptation des contrats actuels, mais passons.

Permettez-moi donc d'insister, monsieur le rapporteur : il faut insérer le mot « professionnelle ».

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