Intervention de Sébastien Philippe

Séance en hémicycle du vendredi 19 janvier 2024 à 9h00
Essais nucléaires en polynésie française : indemnisation des victimes directes indirectes et transgénérationnelles et réparations environnementales

Sébastien Philippe, enseignant-chercheur :

Les essais souterrains consistent à faire exploser des engins nucléaires à une profondeur de l'ordre de 900 mètres ou 1 kilomètre sous le massif corallien de l'atoll. Ces essais, de par leur nombre – plus d'une centaine – et leur localisation, ont fracturé une partie de l'atoll de Mururoa. Les essais les plus puissants ont été à l'origine d'un effondrement des falaises sous-marines autour de l'atoll, qui ont engendré des vagues, susceptibles de submerger l'atoll de Mururoa et ceux environnants. La communauté de Tureia, la plus proche – celle qu'on a laissée boire de l'eau contaminée aux produits de fission –, est la plus exposée au risque d'effondrement. En effet, l'altitude de cet atoll est très proche du niveau de la mer. D'après les calculs disponibles, dans le pire des cas, il pourrait y avoir une vague de quelques mètres, ce qui suffirait à inonder toute cette communauté, qui vit au niveau de l'eau.

En outre, de la matière fissile est toujours emprisonnée dans l'atoll. On ignore si, en cas d'effondrement, une partie serait libérée dans l'environnement. Cela dépendrait des circonstances de l'événement. Le système de contrôle, qui semble solide sur le plan scientifique, montre que les déplacements sont actuellement très faibles, voire inexistants. Toutefois, il est impossible de prédire le risque sismique : on peut surveiller les mouvements et essayer d'anticiper dans quelle direction ils évolueront, mais on ne peut pas prévoir le point de rupture.

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