Intervention de Alexandre Portier

Séance en hémicycle du mercredi 17 janvier 2024 à 14h00
Instrumentalisation politique des élections des parents d'élèves dans les conseils d'école

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexandre Portier :

Je voudrais tout d'abord remercier le groupe Socialistes – une fois n'est pas coutume – de nous permettre de parler de l'école dans cet hémicycle, car nous manquons cruellement d'occasions de le faire.

Ce débat a un deuxième mérite, qui est de soulever une question essentielle : celle de la place des parents d'élèves au sein de l'école.

Ils sont à la fois trop et pas assez présents. Ils sont présents quand ils ne devraient pas l'être, absents quand ils sont attendus.

Ils discutent de plus en plus souvent les notes mises à leurs enfants – encore plus depuis l'instauration du contrôle continu pour le baccalauréat. Certains prennent systématiquement parti pour leurs enfants, quand bien même ceux-ci ont tort. Ils remettent ainsi en cause l'autorité de l'institution scolaire, sans se rendre compte qu'ils affaiblissent l'autorité tout court, à commencer par la leur.

Ces parents trop présents sont aussi, paradoxalement, trop absents. Ils ne participent jamais autant qu'on le voudrait aux rendez-vous ad hoc, comme les réunions parents-profs. Ils font défaut lors des élections des parents délégués – dans un collège de ma circonscription, aucun n'a voulu s'investir pour représenter les familles d'une classe de vingt-sept élèves. Ils manquent pour accompagner les sorties scolaires.

On peut donc toujours parler de l'instrumentalisation politique des élections des parents d'élèves, mais encore faudrait-il que des parents soient prêts à s'investir… Voilà, chers collègues socialistes, la première difficulté à surmonter sur le terrain.

Il convient de repenser en profondeur la relation entre l'école et la famille, afin d'en finir avec trois choses : la cogestion, la consommation, la déresponsabilisation.

Ces dernières années, on a assisté, à cause d'une définition trop vague de la « communauté éducative », à un glissement qui fait presque des parents les cogestionnaires de l'école. Cela n'a aucun sens.

Rappelons quelques évidences : l'école est un service public qui dépend d'une administration et se trouve placé sous l'autorité d'un gouvernement qui est comptable de ses résultats devant les Français. Tout le monde ne peut pas s'occuper de tout ; chacun doit apprendre à rester à sa place.

Redonner le dernier mot aux enseignants en matière de redoublement est ainsi une évidence. Avoir mis cette décision entre les mains des seuls parents fut une faute majeure commise par Najat Vallaud-Belkacem.

1 commentaire :

Le 26/01/2024 à 11:14, Aristide a dit :

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"Certains prennent systématiquement parti pour leurs enfants, quand bien même ceux-ci ont tort."

Quelle honte de soutenir ses enfants...

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