Intervention de Jean-Marc Zulesi

Réunion du mercredi 20 décembre 2023 à 8h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marc Zulesi, président :

Mes chers collègues, nous avons le plaisir d'accueillir Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition énergétique, pour qu'elle nous présente un bilan des négociations de la vingt-huitième Conférence des Parties à la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, la COP 28. Madame la ministre, vous avez joué un rôle important dans ces négociations et je vous remercie d'avoir accepté notre invitation.

Au vu des principaux résultats diffusés au fil des négociations, il semble qu'elles aient connu des hauts et des bas avant d'aboutir, le 13 décembre, à un accord accepté par l'ensemble des parties. Nous avons pu apprécier l'avancée réalisée dès le premier jour sur le fonds des pertes et préjudices, puis suivre le « feuilleton » sur la mention des énergies fossiles qui a duré jusqu'au dernier jour.

Si ces négociations ont heureusement été conclusives, elles ont aussi été un puissant révélateur des lignes de fracture entre les États. L'Union européenne est allée, à juste titre, jusqu'à juger inacceptable la version proposée le 11 décembre par la présidence émiratie, après que les pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ont refusé toute mise en cause des énergies fossiles. Vous vous étiez vous-même déclarée stupéfaite par cette initiative. La vigueur des termes employés tranche avec le ton généralement policé employé dans les instances internationales : sans doute pourrez-vous nous livrer votre sentiment sur ce point.

Je vous laisserai présenter en détail les résultats obtenus. Je retiens qu'au final, l'objectif de l'accord de Paris consistant à contenir à 1,5 degré le réchauffement global est repris, de même que la trajectoire recommandée dans le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec). Certains objectifs précis, comme le triplement de la capacité d'énergies renouvelables d'ici 2030 et un doublement de l'efficacité énergétique, sont assignés.

Reconnaissons que certaines formulations laissent parfois un sentiment d'inachevé ou d'insatisfaction, comme l'objectif de « s'éloigner » des énergies fossiles. Dans le même temps, l'accord ambitionne toutefois de « sortir » des subventions aux énergies fossiles qui ne répondent pas à la précarité énergétique ou aux transitions justes, aussi vite que possible.

Faut-il en conclure, comme la présidente de la Commission européenne Mme von der Leyen, que cet accord marque le début de l'ère post-fossiles ? Il s'agit en tout cas d'un signal auquel il faudra donner une traduction concrète et d'une étape importante, que vous avez d'ailleurs qualifiée, madame la ministre, de victoire de la diplomatie climatique.

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