Intervention de Sébastien Olharan

Réunion du jeudi 9 novembre 2023 à 9h30
Mission d'information de la conférence des présidents sur les capacités d'anticipation et d'adaptation de notre modèle de protection et de sécurité civiles

Sébastien Olharan, maire de Breil-sur-Roya, conseiller départemental des Alpes-Maritimes en charge de la reconstruction consécutive à la tempête Alex :

Permettez-moi d'apporter une précision concernant le couple de Breil-sur-Roya qui a été emporté avec sa maison. Il semblerait que ce soit un voisin qui leur ait proposé d'évacuer, et non une autorité véritablement constituée. Ces personnes, âgées respectivement de 80 et 100 ans, avaient forcément des réticences à quitter leur maison. D'ailleurs, la question est de savoir qui est censé le faire et ce que l'on entend par une proposition d'évacuation.

En ce qui concerne la réserve communale de sécurité civile, sur le territoire de la CARF, une seule commune en disposait au moment de la tempête Alex : Castellar. D'ailleurs, cette réserve communale de sécurité civile est venue à Breil-sur-Roya pour nous proposer son aide. J'avais eu l'occasion de les rencontrer deux mois avant la tempête Alex, d'où ma volonté de doter Breil-sur-Roya d'un tel dispositif.

Le 2 octobre 2020, c'est-à-dire le jour de la tempête Alex, j'ai envoyé une convocation pour une réunion du conseil municipal, dont l'ordre du jour comprenait un point portant sur la création d'une réserve communale de sécurité civile. Par conséquent, cette réserve n'était pas encore en place au moment de la tempête Alex. Elle a bien évidemment été créée depuis lors, et une vingtaine de personnes de la commune se sont portées volontaires pour en faire partie. L'expérience de la tempête Alex peut effectivement susciter des vocations et constituer de bonnes raisons de s'engager dans une réserve communale de sécurité civile, dont l'utilité est évidente pour tout le monde.

Nous avons eu l'occasion d'expérimenter le fonctionnement de la réserve lors de la tempête Aline. Son objectif est de venir en appui des forces de sécurité. Elle doit veiller à ce que certaines personnes ne puissent pas accéder à certains secteurs. Nos moyens de gendarmerie et de police municipale ne sont ni extensibles, ni mobilisables partout ; il s'agit donc de les positionner à certains endroits stratégiques, afin d'éviter que des gens se mettent en danger.

Les réservistes relaient les alertes auprès de la population. Ils s'occupent également de toutes les missions d'appui et de soutien aux populations, et notamment la gestion du centre d'hébergement d'urgence. Une équipe de la Croix-Rouge était montée de Saint-Laurent-du-Var lors de la tempête Alex. Il est vraiment utile pour nous d'avoir des forces locales, des personnes mobilisées et des moyens. Nous nous sommes d'ailleurs équipés pour héberger des populations. Lors de la tempête Alex, nous avons accueilli 86 personnes au centre d'hébergement d'urgence, grâce aux moyens que la Croix-Rouge a pu déployer sur place.

Lors de la tempête Aline, afin de démultiplier nos moyens, nous avons constitué des binômes composés d'un policier municipal et d'un bénévole de la réserve communale de sécurité civile. Ce fonctionnement nous a permis de multiplier par deux notre présence sur le terrain et nos patrouilles. J'ai pu constater qu'il était assez simple de mobiliser une réserve communale de sécurité civile, car les réservistes comprennent facilement leur rôle et trouvent leur place en cas de vigilances orange ou rouges.

En revanche, un travail très important est nécessaire pour la faire vivre. Il est facile de la créer, mais encore faut-il faire régulièrement des exercices et des formations, entretenir le lien humain et l'esprit d'équipe. Ce travail est plus compliqué à mener lorsque les contextes météorologiques ne le justifient pas. Lors de l'année 2024, nous allons faire en sorte que cette réserve communale vive, même lorsqu'il ne se passe rien.

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