Intervention de René Dies

Réunion du jeudi 9 novembre 2023 à 9h30
Mission d'information de la conférence des présidents sur les capacités d'anticipation et d'adaptation de notre modèle de protection et de sécurité civiles

René Dies, contrôleur général et directeur du service départemental d'incendie et de secours (SDIS) des Alpes-Maritimes :

Cet événement a entraîné une intervention hors normes parce que nous avons vécu un black-out pendant dix heures. Dans une société comme la nôtre, où la communication et l'information sont essentielles, nous avons tous été déstabilisés. Plus rien ne fonctionnait et la situation a été terrible. Nous avons d'ailleurs perdu deux hommes.

Ensuite, tout le monde s'est remis en ordre de marche. C'est en cela qu'une crise se différencie d'une urgence : lors d'une urgence, on sait ce qui va se passer et on s'organise en conséquence, alors que, lors d'une crise, il faut construire de nouvelles réponses. S'il y a vraiment une chose à retenir en termes de retour d'expérience, c'est l'anticipation et le confinement des populations. Le préfet des Alpes-Maritimes a pris des mesures essentielles, en s'appuyant sur des prévisions météorologiques qu'il savait fiables. La mobilisation de moyens et de forces humaines a été décisives Ainsi, lorsqu'une vigilance rouge est annoncée, il ne faut pas hésiter à confiner la population. Des moyens importants ont été déployés sur le terrain et cette stratégie s'est avérée payante.

Nous avons vécu trois phases. Il y a eu une phase d'anticipation, lors de laquelle nous nous demandions ce qui allait se passer. Elle a été suivie d'une phase de réflexe et d'application des mesures décidées précédemment, comme la fermeture des établissements et la réalisation de sauvetages. Grâce à nos mesures préventives, les besoins de sauvetage ont été limités. Le message et l'expérience que nous en retirons, c'est la nécessité d'anticiper et de prendre des mesures préventives de protection de la population. Malgré tout, il y a eu 18 morts, dont 8 disparus.

En l'occurrence, les sauvetages ont été limités parce que nous avions anticipé les conséquences de la crise. Si j'avais un message à faire passer, ce serait que dans de telles situations, il ne faut anticiper et pas hésiter à tout arrêter pour éviter ensuite les morts et les disparus, et même les sauvetages. Il faut être humble face à des événements comme ceux-là. On ne sait pas lutter contre une tempête, mais nous pouvons en anticiper les conséquences. Il faut donc confiner les gens. Si on a pu confiner les gens pendant trois mois lors de la crise du Covid, nous pouvons bien le faire pendant vingt-quatre heures…

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