Intervention de Jean-Paul Lecoq

Séance en hémicycle du lundi 18 décembre 2023 à 21h30
Motion de censure — Discussion et vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Ces espaces démocratiques vivants, qui créent avec les citoyens des relations quotidiennes et durables, et qui sont en première ligne pour gérer les crises, subissent aujourd'hui une perte d'autonomie fiscale, donc une atteinte à leur libre administration. Les dotations ne suivent pas, et l'exonération des bases de la taxe foncière des établissements industriels va peser lourd sur les budgets des communes. Ajoutons l'application d'une contribution forcée au déficit de l'État : quand les communes financent l'État, c'est le monde à l'envers !

Depuis 2010, les collectivités locales ont perdu 70 milliards d'euros. Jeudi dernier, le conseil communautaire de la communauté urbaine Le Havre Seine Métropole, qui regroupe cinquante-quatre communes, a adopté un vœu présenté par la maire communiste de la commune d'Harfleur, qui a mis son président, ancien Premier ministre, en minorité pour la première fois.

Ce vœu avait pour objectif de vous saisir, madame la Première ministre, pour que soient réellement pris en considération les besoins des communes et de leurs intercommunalités. Il s'agissait notamment de décider des mesures fiscales qui leur permettent d'assurer pleinement leurs missions, de réviser les conditions budgétaires qui s'appliquent aux finances des collectivités locales et intégrer davantage leurs représentants dans les décisions qui les concernent directement. Votre mépris des mairies, des collectivités et des départements démontre votre déconnexion complète avec les besoins des Français.

Passons du local au global : votre échec est visible partout. En Palestine, le Président de la République n'a jamais osé proposer des sanctions à la hauteur des atrocités commises par l'armée israélienne contre les civils de Gaza. Pourtant, rien n'est fait pour faire taire les armes et pour sanctionner les responsables de ces massacres. Dois-je vous rappeler que ce sont les contribuables français qui vont payer le bâtiment de l'Institut français détruit par les missiles israéliens le 3 novembre dernier à Gaza ? Je tiens à rendre hommage à Ahmed Abu Shamla, agent du Quai d'Orsay mort ce week-end dans un bombardement israélien à Rafah.

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