Intervention de Christine Arrighi

Séance en hémicycle du lundi 18 décembre 2023 à 21h30
Motion de censure — Discussion et vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristine Arrighi :

Le 6 juillet 2022, à cette tribune, la Première ministre, à l'occasion de la déclaration de politique générale du Gouvernement, nous faisait part de son désir de « construire ensemble ». Nous avons immédiatement compris qu'il ne s'agissait que de paroles sans fondement, puisqu'elle avait décidé de ne pas demander de vote de confiance. Les vingt-deux 49.3 qui ont suivi nous l'ont confirmé. À l'automne 2022, deux mois plus tard, elle y recourait à dix reprises afin de faire adopter sans vote les budgets de l'État et de la sécurité sociale. Le 16 mars 2023, après deux mois de bataille parlementaire et d'opposition de la rue, elle l'appliquait à la très controversée réforme des retraites, inscrite à dessein dans un projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale, nouvelle illustration de son complet mépris de toute perspective de coconstruction. Le 27 septembre et le 13 novembre, faites vos jeux : deux nouveaux 49.3 concernant le projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2023 à 2027, que nous avions rejeté en première lecture.

S'agissant des textes budgétaires applicables en 2024, elle en a neuf à son actif entre le 18 octobre et le 16 décembre. Madame la Première ministre, votre recours systématique au 49.3 bat en brèche votre communication axée sur une prétendue volonté de dialogue.

Malgré les astuces utilisées pour contraindre l'exercice de notre droit constitutionnel d'amendement, la dernière en date consistant à réduire les délais de dépôt – cette fois de minuit à dix heures, échéance repoussée à quatorze heures pour cause de problèmes techniques –, nous, Écologistes, avons formulé des propositions justifiées par l'urgence des besoins sociaux et écologiques. Or, lors de la première lecture de ce PLF, il nous a fallu, en commission, retirer certains de nos amendements pour tenir les délais – en l'absence des députés du groupe Renaissance, lesquels, en revanche, ne manquent pas d'applaudir en séance publique les 49.3 que vous égrenez de plus en plus vite, tel dom Balaguère expédiant ses trois messes basses dans les Lettres de mon moulin. À aucun moment notre sens des responsabilités n'a trouvé d'écho favorable auprès des chantres de la rigueur à 3 000 milliards d'euros de dette, dénués d'ambition face à l'urgence sociale et environnementale.

Ces propositions, nous prévoyons de les financer en allant chercher les moyens là où ils se trouvent, c'est-à-dire auprès des plus aisés d'entre nous. Alors que même le chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE), Philip Lane, et le Prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz affirment la nécessité d'une contribution supplémentaire des plus riches ,

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