Intervention de Guillaume Garot

Séance en hémicycle du mardi 12 décembre 2023 à 15h00
Améliorer l'accès aux soins par l'engagement territorial des professionnels — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Garot :

…et qui, surtout, face aux déserts médicaux ne veut rien changer pour gagner la bienveillance de certains lobbies médicaux. C'est d'abord contre ce sentiment d'abandon et contre ce fatalisme que nous devons lutter.

C'est pour cette raison que nous sommes ici de plus en plus nombreux à être convaincus que la régulation de l'installation fait partie des leviers à actionner. C'est ce qui manque dans la loi, et c'est pour nous la marque de l'inefficacité du Gouvernement.

S'agissant du texte présenté par Frédéric Valletoux, je dois dire que nous sommes déçus. La version issue du vote en première lecture à l'Assemblée avait permis quelques progrès – je tiens d'ailleurs à saluer l'esprit d'ouverture et le sens de l'écoute du rapporteur. Il est vrai qu'au terme de la navette parlementaire, nous avons obtenu des mesures – quand je dis « nous », je renvoie non seulement au groupe Socialistes que je représente, mais aussi au groupe transpartisan que j'ai l'honneur et le plaisir d'animer. Nous espérons que ces mesures auront un réel impact pour améliorer l'accès aux soins.

Pour mémoire, il s'agit de l'extension du CESP dès la deuxième année pour qu'aucun jeune de condition modeste ne soit empêché de devenir médecin ; de l'obligation d'un préavis de six mois pour tout praticien voulant quitter son cabinet ; de la suppression de la majoration des tarifs pour les patients qui n'ont plus de médecin traitant ; de la limitation du cumul des aides à l'installation afin de lutter contre les chasseurs de primes.

Mais – il y a un grand « mais » – la CMP a détricoté un grand nombre de dispositions auxquelles nous tenions. Exit la participation obligatoire des généralistes à la permanence des soins, exit l'indicateur territorial de l'offre de soins – vidé de sa substance –, exit le financement de postes salariés en désert médical par les ARS.

Le texte issu de la CMP entérine trop de reculs pour que nous puissions le voter. C'est pourquoi les députés socialistes s'abstiendront. Néanmoins, nous aurons d'autres rendez-vous parlementaires et nous continuerons, dans la diversité de ce que nous représentons, à faire en sorte que la République garantisse de nouveau l'égalité de tous devant la santé. Tel est le sens du combat que nous continuerons de mener.

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