Intervention de Ersilia Soudais

Séance en hémicycle du mardi 28 novembre 2023 à 21h30
Conférence sur l'avenir de l'europe — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaErsilia Soudais :

Mais alors, serions-nous au moins unis, dans l'Union européenne, par un désir de paix ? Cela nécessiterait de ne plus faire partie de l'Otan, laquelle s'inscrit dans une stratégie américaine d'escalade des tensions à travers le globe, de défendre le cadre multilatéral de l'ONU, de mettre un terme aux exportations d'armes aux régimes oppressifs ou encore de soutenir et de défendre le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Voyez, en ce moment, notre incapacité à appeler ensemble à un cessez-le-feu permanent au Proche-Orient.

Serions-nous au moins unis face au réchauffement climatique et à l'effondrement de la biodiversité ? Il est vrai qu'à la fin des années 1980, l'Union européenne avait présenté la protection de l'environnement comme le troisième de ses piliers. Mais comment cela pourrait-il être compatible avec le culte de la concurrence libre et non faussée ? Tous les experts s'accordent à dire que l'objectif de baisse de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030 ne sera pas atteint. Encore tout récemment, l'acharnement à maintenir le glyphosate en Europe montre bien que la question environnementale n'est franchement pas prioritaire.

Emmanuel Macron a toujours cédé sur tout – quand il n'a pas bataillé ferme en coulisses pour le pire – et a fait de la Conférence sur l'avenir de l'Europe un simple exercice de communication sans objectif clair de révision des traités.

Avant de vouloir absolument discuter de possibles élargissements de l'Union européenne, il faut parler de l'Europe que nous voulons et d'une révision sérieuse des traités. Tout le reste n'est que paillettes, licornes et compagnie.

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