Intervention de Dominique Riquet

Réunion du jeudi 26 octobre 2023 à 15h00
Commission d'enquête sur la libéralisation du fret ferroviaire et ses conséquences pour l'avenir

Dominique Riquet, député européen :

La France est de loin l'État membre qui reçoit le plus d'aides européennes pour ses infrastructures de transport, notamment ferroviaires. Je pense notamment au projet de liaison Lyon-Turin et au canal Seine-Nord Europe. Les tensions qui peuvent exister entre l'Europe et la France tiennent au fait que cette dernière porte des projets qui ne sont pas toujours en accord avec la vision européenne dans ce domaine. En effet, l'Europe réglemente ou finance des projets en raison de leur valeur européenne ajoutée. À titre d'exemple, la France est attachée à la ligne à grande vitesse (LGV) Paris-Bordeaux, qui constitue un excellent début pour achever l'Arc atlantique en direction de l'Espagne, laquelle reste pour l'instant totalement isolée en raison de l'absence de franchissement pyrénéen réellement fonctionnel. Simultanément, la France demande d'être aidée pour la ligne Bordeaux-Toulouse, un sujet « franco-français », tout en renvoyant à 2038 l'achèvement de l'Arc atlantique. Dès lors, on peut comprendre que la Commission européenne n'en soit pas satisfaite.

S'agissant du projet Lyon-Turin, le tunnel fait l'objet d'un traité sur lequel les financements sont garantis pour un montant approximatif de 4,8 milliards d'euros du côté français. Il demeure cependant une grande inconnue concernant le contournement de Lyon et les voies d'accès au tunnel, qui représentent trois fois la valeur de l'ouvrage lui-même. Pour le moment, aucun plan de financement crédible n'a été mis en place.

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