Intervention de Aurélien Lopez-Liguori

Réunion du mardi 27 septembre 2022 à 17h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurélien Lopez-Liguori :

Le grand sujet, le seul qui compte pour l'avenir de la puissance française, c'est notre souveraineté numérique. La seule question que nous devons nous poser est la suivante : comment allons-nous bouter hors de France les GAFAM et autres BATX ? Notre pays est parasité par des entreprises étrangères qui pillent les données des Européens, sans vergogne et, malheureusement, avec votre complicité.

En effet, vous êtes le marchepied des ambitions des entreprises américaines et chinoises, et les exemples sont légion. Votre gouvernement a accompagné l'infiltration de Microsoft dans le projet de cloud européen Gaia-X, dans celui d'Orange, dénommé « Bleu », et dans le Health Data Hub. Votre inaction coupable face à TikTok favorise le vol de données de millions de jeunes. Vous avez laissé dernièrement la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, conclure avec les États-Unis un marché consistant à troquer les données personnelles des Européens contre du gaz de schiste.

Au Rassemblement national, nous connaissons l'importance du numérique pour les décennies à venir et nous savons que les données des Européens ne sont pas négociables. Les mesures que nous proposons sont claires. Premièrement, nous désirons un contrôle plus étroit des investissements étrangers en France. Nous ne pouvons plus nous permettre de perdre des entreprises comme PriceMinister ou Aldebaran. L'été dernier encore, nous avons perdu un fleuron électronique français, Exxelia, passé sous pavillon américain. Deuxièmement, nous voulons, comme l'avait promis le commissaire européen Thierry Breton, que les données françaises soient obligatoirement hébergées en Europe. Troisièmement, nous souhaitons que la commande publique soit enfin réservée aux entreprises françaises et européennes.

Nous ne sommes pas condamnés à vivre dans la dépendance permanente. Il suffit de regarder autour de nous : au Danemark, on bannit Google des écoles ; aux États-Unis, on tente d'interdire TikTok ; en Inde, c'est déjà fait. Quand d'autres pays prennent des mesures fortes, la France hésite. Il y a urgence. Combien faudra-t-il de données vendues, pillées ou volées pour que votre gouvernement agisse ?

En tant que rapporteur pour avis du projet de loi de finances sur les crédits consacrés aux communications électroniques et à l'économie numérique, je tiens à relayer ici le cri de désespoir que j'entends chez tous les professionnels du secteur lors de mes auditions : quand la commande publique se tournera-t-elle uniquement vers des solutions françaises et européennes ?

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