Intervention de Anne-Cécile Violland

Réunion du mercredi 27 juillet 2022 à 14h00
Délégation de l'assemblée nationale aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne-Cécile Violland :

L'égalité femmes-hommes est la grande cause du quinquennat, un chantier prioritaire, ainsi que le rappelait Élisabeth Borne lors de son discours de politique générale le 6 juillet dernier. Et en effet, de nombreux dispositifs ont été mis en place. Il faut saluer le travail accompli, mais ce sont les premiers pas. Il faut être encore plus réactif dans l'application de ces mesures.

J'aimerais concentrer mon propos sur les aspects structurel et éducatif : comment renforcer la prévention ?

Il est nécessaire de prendre en charge les enfants victimes de violences, puisqu'un enfant témoin de celles-ci éprouve les mêmes traumatismes que s'il avait subi les violences lui-même – d'où la nécessité de prendre en charge les fratries et la mère. Il est également impératif de s'attacher à la problématique de l'auteur de violences. Tant que cette question ne sera pas envisagée de manière radicale et concrète, le cercle vicieux se perpétuera à l'infini. Il faut accorder une extrême vigilance au suivi des auteurs des faits.

Il est aussi nécessaire de développer un accompagnement social, psychologique et éducatif. Et, d'une manière plus générale, concernant non seulement les violences faites aux femmes mais plus largement l'égalité hommes-femmes, il est impératif d'agir à la fois auprès des personnels enseignants, d'éducation, des parents et des élèves pour déconstruire les stéréotypes qui s'élaborent dès le plus jeune âge et qui influent sur la manière dont les garçons et les filles bâtissent au fil des ans leur identité, leur parcours social, scolaire et professionnel.

Par-delà la proposition de création de juridictions spécialisées, il faut que tous les professionnels qui encadrent la prise en charge des femmes et des enfants victimes de violences soient formés de manière adaptée.

Vous avez répondu en partie à mes questions, notamment en ce qui concerne la ruralité, dont ma collègue Virginie Duby-Muller a souligné la spécificité. En effet, qu'en est-il des bracelets anti-rapprochement et des TGD dans les zones blanches ? Il faut également aborder les questions de mobilité en zone rurale : comment se déplacer quand on veut déposer plainte ?

Il conviendra aussi de veiller de manière accrue à la répartition des aides publiques versées aux structures de lutte contre les violences faites aux femmes, afin d'établir une véritable équité.

Enfin, il faudra s'attacher à l'approche transversale, garante de la victoire collective.

Vous pourrez compter sur le soutien du groupe Horizons et apparentés pour une collaboration transpartisane.

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