Intervention de Mansour Kamardine

Réunion du mercredi 11 octobre 2023 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMansour Kamardine :

Je partage largement votre analyse, Monsieur le rapporteur pour avis. Compte tenu du niveau de sous-développement de larges pans de nos territoires d'Outre-mer par rapport à l'Hexagone, il est nécessaire de revoir notre modèle de développement économique et social pour, enfin, dynamiser nos territoires et créer des emplois pour les ultramarins, qui, soixante-dix ans après la départementalisation de La Réunion, de la Guyane, de la Martinique et de la Guadeloupe et douze ans après celle de Mayotte, font toujours face à un chômage de masse. J'ai toujours privilégié le travail à ce que l'on appelle ici la solidarité et en Outre-mer l'assistanat : si les emplois dont nous avons besoin étaient créés, nous pourrions garder le RSA ; malheureusement, rien n'est fait pour créer les emplois qui permettraient aux territoires de se développer et à ses jeunes habitants d'y résider.

Je soutiens depuis plusieurs années la création Outre-mer de zones économiques spéciales, fiscales et douanières, qui a fait ses preuves dans certaines régions ultrapériphériques (RUP) en Europe. Un tel dispositif dynamiserait l'activité économique grâce à l'arrivée d'investisseurs extérieurs, à l'investissement des bénéfices dans la croissance des entreprises et à l'émergence d'entreprises compétitives créatrices d'emplois. Monsieur le rapporteur pour avis, que diriez-vous de la rédaction d'un rapport analysant la pertinence d'une telle mesure ? Les résultats de la zone économique canarienne, créée en Espagne dans la RUP des îles Canaries, militent fortement pour l'exportation de ce modèle dans les RUP françaises : en effet, cette zone génère 140 millions d'euros d'investissements et 1 000 emplois par an, ce qui fait des Canaries la RUP européenne la plus dynamique en matière économique et de création d'emplois. La RUP portugaise des Açores bénéficie du même dispositif et connaît le même succès. Les territoires d'Outre-mer français, éloignés de l'Hexagone et confrontés à de multiples défis, ont besoin de dispositifs spécifiques d'intégration économique.

Moi qui viens d'un territoire dans lequel 40 % des jeunes sont au chômage et où l'accès à l'eau potable n'est possible qu'une demi-journée tous les trois jours, je demande, avec le conseil départemental de Mayotte, les maires et les autres parlementaires de l'archipel, l'instauration d'une zone économique spéciale à Mayotte.

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