Intervention de David Taupiac

Réunion du mardi 3 octobre 2023 à 17h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDavid Taupiac :

La hausse des prix de l'alimentaire a atteint 18 % en deux ans. Derrière ce chiffre effarant, il y a des caddies non remplis, des renoncements aux produits de qualité, notamment bio et, pour certains de nos concitoyens, des repas sautés. Face à cette crise du pouvoir d'achat, que propose le Gouvernement ? Difficile de ne pas évoquer l'autorisation de vente à perte du carburant, cette fausse bonne idée finalement écartée. Pour le reste, nous sommes face à des mesures peu contraignantes aux effets limités.

Je pense d'abord au trimestre anti-inflation, dont l'UFC-Que choisir estime qu'il n'a qu'un impact résiduel sur les prix. Je songe ensuite aux aides financières accordées aux plus modestes, qui se réduisent au minimum. Les bénéficiaires du chèque alimentaire seront moins nombreux cette année que l'année dernière et, son versement n'étant pas automatique, le risque de non-recours est important. La dernière idée en date est d'avancer les négociations commerciales au 15 janvier 2024, au lieu du 1er mars. Vous espérez ainsi que la baisse des cours de certaines matières premières se traduira par une diminution des prix dans les rayons.

De notre point de vue, c'est un coup de poker sans garantie de résultat. Il est vrai que certaines matières premières voient leur prix baisser, mais combien d'autres continuent d'augmenter ? Qui peut garantir que la grande distribution sortira victorieuse de ce rapport de force avec les grands industriels ? Nous sommes face à un scénario aux multiples inconnues et à l'issue incertaine. Une chose en revanche est certaine : en avançant les négociations commerciales des plus grands groupes, vous pénalisez les plus petits acteurs. Le rapporteur propose désormais d'asseoir tout le monde à la table des négociations au même moment. C'est mieux, mais les PME auront-t-elles seulement les moyens humains et matériels de faire face à ces négociations commerciales précoces ?

Ce texte posant autant de questions qu'il apporte de réponses, il nous est difficile de lui apporter notre soutien.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion