Intervention de Ségolène Amiot

Séance en hémicycle du mercredi 4 octobre 2023 à 15h00
Sécuriser et réguler l'espace numérique — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSégolène Amiot :

…la loi « anticasseurs » privant a priori un individu de sa liberté de circuler ou de manifester ; la nouvelle doctrine de maintien de l'ordre avec le recours aux nasses, retoqué par le Conseil d'État ; la loi du 30 juillet 2018 relative à la protection du secret des affaires, qui met à mal la liberté d'informer ; la loi pour une sécurité globale, souhaitant limiter la diffusion d'images de policiers, censurée par le Conseil constitutionnel ; la vidéosurveillance algorithmique, instaurée par la loi relative aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024 ; la loi d'orientation et de programmation de la justice permettant l'activation à distance des caméras ou micros de vos téléphones portables.

Bienvenue en Macronistan ! Ce contrôle de la vie physique et réelle devient un modèle pour nos vies numériques. L'influence chinoise semble avoir porté ses fruits jusqu'à l'Élysée dans les politiques liberticides et autoritaires menées par la Macronie.

Vous l'aurez compris : ce texte ne nous convient absolument pas. Si nous pouvons nous accorder sur le constat de l'existence de violences et d'abus sur internet, reflet virtuel de ce qui se passe dans nos vies physiques, nous ne pouvons que nous opposer à la réponse que vous y apportez.

Ce texte est mensonger et laisse croire que le recours à des solutions techniques permettrait de protéger les mineurs et les utilisateurs d'internet de façon générale. La solution technique, que vous vendez à tout-va, est un leurre. Abandonnée par l'Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis, elle crée un sentiment contre-productif de protection, mais est toujours contournable. Nous ne cessons de le répéter : il n'existe actuellement aucune solution technique permettant la vérification de l'âge qui soit compatible avec le droit au respect de la vie privée et le droit à l'anonymat sur internet. Même l'Arcom l'a récemment avoué en audition, le référentiel ne sera pas applicable à court terme.

Ce texte est hypocrite.

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