Intervention de Véronique Louwagie

Séance en hémicycle du vendredi 29 septembre 2023 à 21h30
Motion de censure — Discussion et vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVéronique Louwagie :

…refusaient de vous suivre en ce qui concerne ce projet de loi de programmation des finances publiques. Sans nous laisser le temps de voter, vous avez, madame la Première ministre, recouru à l'article 49, alinéa 3, de la Constitution.

Même si elle ne parle pas au grand public, cette loi de programmation est pourtant essentielle, pas seulement parce qu'elle peut éventuellement conditionner des versements européens – ce que vous avez d'ailleurs lourdement mis en avant pour faire pression sur le vote. Elle est essentielle parce qu'elle doit nous présenter une trajectoire pour nos finances publiques. Cette loi de programmation, les députés Les Républicains ont été les premiers à vous la demander, comme nous avions été les premiers à regretter que vous n'ayez jamais respecté celle que vous nous avez fait voter en 2017.

Si nous approuvions le principe d'une loi de programmation, nous espérions que son contenu serait tout autre. Nous espérions la fin du « quoi qu'il en coûte », comme le promettait le Président de la République, mais les dépenses ordinaires continuent d'augmenter.

Nous espérions que le désendettement soit pour vous autre chose qu'un slogan, alors que nous voyons fleurir chaque jour de nouvelles promesses de dépenses annoncées par le Président de la République lui-même.

Nous espérions que votre gouvernement tiendrait parole avec sa revue de dépenses pour proposer vraiment 15 milliards d'euros d'économies structurelles, au lieu de les repousser à 2025, si ce n'est aux calendes grecques. Il est vrai qu'elles ne sont toujours pas documentées.

Nous espérions que vous pourriez suivre nos recommandations pour débureaucratiser drastiquement notre administration, comme le préconise le rapport que j'ai remis il y a quelques mois avec mon collègue Robin Reda.

Nous espérions que vous tiendriez la promesse que vous avez faite au printemps dernier, assortie de lettres de cadrage, concernant la baisse de 5 % du budget de chaque ministère. Finalement, le projet de loi de finances pour 2024 n'annonce qu'une maigre baisse – à peine 1,5 %.

Nous espérions que la France, jadis grande nation par l'exemple, soit à l'avant-garde de l'Europe en matière de bonne gestion des deniers publics. Au contraire, nous sommes plus que jamais le pire élève de la zone euro.

Cela étant, il est hors de question de nous associer à la NUPES et de soutenir sa motion de censure. La NUPES prône la religion des « trois D » – dépenses, déficit et dettes –, au point d'assumer de foncer tout droit dans ce mur de la dette, dont elle ne voit pas le bout. La NUPES réclame d'accepter la dette budgétaire pour échapper à la dette écologique, sans voir que nous avons la responsabilité d'éviter ces deux catastrophes à nos enfants et petits-enfants.

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