Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du mercredi 27 septembre 2023 à 21h30
Motion de rejet préalable (projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2023 à 2027) — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel, président de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire :

Comme en première lecture, toute la logique de ce projet de loi repose sur des prévisions de croissance objectivement surévaluées – ce n'est pas moi qui le dis, mais le HCFP : 1,4 % en 2024, contre 0,9 % selon la Banque de France. Il en va de même pour la période 2025-2027. Les hypothèses du Gouvernement négligent les effets de ses propres choix politiques sur la croissance. Je voudrais d'ailleurs rappeler, à l'instar du ministre, que le Gouvernement table sur 1 % de croissance en 2023, contrairement à ce que pensaient les économistes. Ce résultat est peut-être dû au fait que le niveau de dépenses publiques est plus important en France qu'en Allemagne, qui est entrée en récession. Or, dans les années à venir, vous couperez les feux de la dépense publique.

Comme en première lecture, le Gouvernement prévoit en effet les plus fortes baisses de cette dépense qu'ait connues la Ve République. Après une réforme des retraites et une réforme de l'assurance chômage qui font porter l'effort sur les salariés, les retraités, les chômeurs – tous ceux qui subissent déjà la hausse de l'inflation –, d'importantes économies seraient encore demandées. Au-delà de leur caractère irréaliste, ces réductions seraient dangereuses : vous avez prévu à partir de 2025 12 milliards d'économies qui ne sont, à ce jour, pas documentées. C'est peut-être la preuve qu'au fond, il est désormais difficile de rogner sur les postes fondamentaux : logement, outre-mer, santé, social, éducation etc. Il est également difficile de répondre par ce type de budget aux défis qui se présentent, en premier lieu la crise écologique. Ne cédons pas aux sirènes alarmistes de la rigueur budgétaire, alors que la seule dette qui sera léguée à nos enfants, qui n'est ni négociable ni contournable, est la dette écologique.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion