Intervention de Nicole Dubré-Chirat

Réunion du mercredi 19 juillet 2023 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicole Dubré-Chirat :

Merci pour votre travail. La formule d'abonnement mensuel proposant des téléconsultations médicales à volonté ne semble pas avoir trouvé son public. Datant de 2022, elle est passée presque inaperçue, mais depuis quelques mois, elle suscite un débat dans la communauté médicale comme chez les citoyens, en écho à la désertification médicale. Le conseil national de l'Ordre a souligné qu'il s'agissait là d'une initiative contraire à la déontologie médicale et le ministre de la santé a précisé que la médecine à deux vitesses n'était pas une solution pour l'accès à la santé. Au-delà du questionnement sur la marchandisation de la santé, l'ubérisation de la médecine, la place du médecin traitant dans le système de santé que pose ce type d'outil, il est important de se prononcer sur le risque de rupture d'égalité, de captation de la ressource médicale qu'il génère, et de la confusion entre le conseil médical et l'examen clinique à distance.

Vous suggérez des mesures pour clarifier l'offre en distinguant ce qui relève du téléconseil et des téléconsultations, rappelant les garanties incluses par les mutuelles et les assureurs. Vous notez que les offres de télésanté et les applications payantes à disposition des parents se multiplient, en lien avec la problématique de santé des enfants en bas âge. Vous proposez la mise en place d'une PMI numérique en complément des outils existants, comme les maisons « 1 000 premiers jours », qui offrent des ressources administratives et médicales et une socialisation aux futurs parents et jeunes parents. Comment envisagez-vous la régulation de cette offre numérique de PMI qui, si elle a un intérêt pour les parents isolés ou anxieux, met quelquefois en difficulté le lien entre le médecin traitant et les conseils et orientations au sein du parcours de soins ? Ces dispositifs ne risquent-ils pas d'engendrer une surconsommation de demandes de soins et d'aller à l'encontre de la pédagogie nécessaire quant à la bonne utilisation du professionnel de santé ?

Par ailleurs, à l'heure où nous manquons de médecins, ce type d'activité peut-il les mobiliser, car elle est plus lucrative que la consultation standard ? Quelles formations sont envisagées au sujet ces conseils par téléphone ou par vidéo, qui se différencient assez largement de la consultation présentielle ?

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