Intervention de Esther Duflo

Réunion du mercredi 21 juin 2023 à 11h00
Commission des affaires étrangères

Esther Duflo, professeure au Massachusetts Institute of Technology et au Collège de France, prix Nobel d'économie de 2019 :

Je ne pourrai pas répondre à l'ensemble de ces questions, compte tenu du temps qui m'est imparti.

Autant que je puisse l'observer, le sommet se déroulant en France représente le début d'une conversation plutôt qu'un sommet véritablement décisionnaire. L'idée consiste donc à faire émerger quelques points de débat importants, qui pourront être repris par la suite, soit dans le cadre de la COP, soit au G20. Il ne faut donc pas attendre du sommet des avancées considérables. Cependant, les pays pauvres sont assez largement associés, puisqu'une centaine de gouvernements sont représentés.

Vous avez eu raison d'insister sur le fait qu'il existe toujours une tendance, dans les discussions multilatérales, à se rassurer en se concentrant sur des solutions plus techniques et plus étroites, en se concentrant sur des problèmes d'architecture plutôt que sur des problèmes très concrets pour les populations.

Une étude très intéressante réalisée par le centre national de la recherche scientifique (CNRS) montre qu'il existe une grande acceptabilité populaire en Europe vis-à-vis d'un impôt sur les grandes fortunes, à destination de ce sujet. Cela n'est pas a priori impossible mais demeure difficile, concrètement. C'est la raison pour laquelle je privilégie des pistes les plus pragmatiques, même s'il ne faut pas s'empêcher d'y penser.

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