Intervention de Carlos Martens Bilongo

Réunion du mercredi 21 juin 2023 à 11h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCarlos Martens Bilongo :

J'ai été, avec Barbara Pompili, co-rapporteur d'information de notre commission sur le bilan de la COP27 et les enjeux de la COP28. Dans vos propos, j'ai retrouvé des constats que nous avions formulés dans notre rapport.

Les pays riches sont historiquement à l'origine du dérèglement climatique, comme vous l'avez rappelé. Dans ce cadre, leurs responsabilités sont doubles : agir pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et aider les populations les plus vulnérables à s'y adapter. L'histoire récente montre que, lorsque la volonté politique est suffisante, les gouvernements trouvent les moyens de mobiliser d'immenses sommes d'argent. Je pense notamment au « quoi qu'il en coûte » lors de la pandémie ou à la crise des subprimes, quand les États ont volé au secours des banques en difficulté. Ce sommet de Paris constitue donc une opportunité unique de prendre des mesures décisives pour transformer le système économique et financier. C'est par des mesures radicales que nous pourrons faire face à des crises multiples.

Je souhaite vous interroger sur les objectifs particulièrement ambitieux affichés par le sommet : vous semblent-ils réalistes ? Les pays du Sud ont été modérément inclus dans sa préparation, ce qui fait craindre qu'un système économique déjà profondément inégalitaire ne profite qu'à une riche minorité et que les pays en voie de développement continueront d'être désavantagés de manière durable.

Ensuite, une partie des solutions envisagées frappent par le caractère essentiellement technique des mesures proposées. Je pense notamment aux réformes du cadre d'adéquation des fonds propres, qui constitueront un débat important mais particulièrement excluant, du fait de sa technicité. Je pense en outre qu'il existe d'autres solutions mais qu'elles ne sont pas envisagées. Je souhaite connaître votre avis sur la nécessité de faire évoluer le mandat des banques multilatérales de développement, pour mieux intégrer l'investissement dans les biens publics mondiaux, et également sur les partenariats pour une transition écologique juste, qui constituent potentiellement un nouveau type d'accords de coopération prometteurs pour l'avenir.

Comment porter la mise en place d'un impôt progressif sur la fortune nette ou sur les droits de tirage spéciaux (DTS) ? Quelle serait l'opportunité de créer des taxes climatiques, notamment à la charge des producteurs de combustibles fossiles ? Quel est votre avis sur les propos de M. António Gutteres, secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies (ONU), qui explique que nous nous dirigeons vers des catastrophes et que la réponse des pays émetteurs des gaz à effet de serre est pitoyable ? Un sommet sur l'action climatique se réunira en septembre à New York mais les réponses des pays riches ne sont pas à la hauteur. Enfin, les catastrophes que nous connaissons sur le territoire français sont également dues au dérèglement climatique.

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