Intervention de Laurence Boone

Réunion du mercredi 14 juin 2023 à 11h00
Commission des affaires étrangères

Laurence Boone, secrétaire d'État :

Permettez-moi de vous dire que vous confondez la Communauté politique européenne et l'Union européenne. Si la seconde est fondée sur la norme et sur la règle, auxquelles adhèrent vingt-sept pays par un traité, la structure de la CPE vise à rassembler la famille européenne et des gens de bonne volonté pour traiter des problèmes du continent face à l'agression injuste de la Russie en Ukraine.

Heureusement, tout le monde n'a pas réagi comme vous à Chisinau ! Au contraire, tous les dirigeants des pays de la CPE ont exprimé leur enthousiasme à se retrouver et à tenir des discussions de fond.

Les déclarations et les communiqués, dans les G20 ou ailleurs, demandent des mois de discussions. La CPE vise à permettre à des responsables de haut niveau de partager des discussions intelligentes, concrètes et pratiques. C'est aussi grâce à elle qu'une mission d'observation de l'Union européenne à la frontière de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan a mis fin à la détérioration de la situation entre ces deux pays. C'est également grâce à la réunion entre le président Macron, le chancelier Scholz, le haut représentant Borrell, la présidente du Kosovo et le président serbe, à Chisinau, que nous avons pu calmer la situation et obtenir de nouvelles élections au Kosovo, dans le respect des accords. La CPE est donc politiquement majeure pour la stabilité du continent.

Par ailleurs, la CPE n'est pas une chambre d'attente pour l'élargissement : ce n'est pas l'objectif. Le Royaume-Uni est dans la CPE. Or, cela n'a échappé à personne, il est sorti de l'Union européenne. La Norvège y est aussi représentée alors qu'elle n'a pas envie d'entrer dans l'Union européenne, et je pourrais citer bien d'autres pays. L'objectif est de travailler en coopération, à haut niveau politique. Je sais que la coopération ne semble pas toujours évidente dans un hémicycle. Pourtant, dans le cas d'espèce, c'est une réalité, avec du fond.

La cyber-réserve a pour objectif de mettre fin aux attaques cyber. Vous n'avez pas mentionné l'expérience ukrainienne, qui est supérieure à l'expérience russe en la matière. C'est d'ailleurs l'Ukraine qui, la première, a proposé de partager son expérience avec l'ensemble des pays de la CPE. C'est l'Ukraine qui, la première, a poussé la CPE dans les pays qui ne font pas partie de l'Union européenne.

Les pays de la CPE partagent leur expérience et leurs experts. Ils les forment. Ce sont des résultats concrets pour tous les pays, dont la Moldavie qui fait l'objet d'attaques quotidiennes de la Russie, notamment de la part de manifestants payés par cette dernière.

Si l'Union européenne n'était pas attractive et si elle perdait constamment des cerveaux, pensez-vous que les gens auraient envie de venir s'installer chez nous ? Pas du tout ! De très nombreuses personnes veulent venir, pour des raisons économiques ou de talent, avec des visas : c'est une réalité. La démographie fait que nous avons besoin de talents ; quand je dis « nous », c'est toute l'Union européenne et pas seulement la France.

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