Intervention de Marie Pochon

Séance en hémicycle du jeudi 22 juin 2023 à 15h00
Accompagnement des élus locaux dans la lutte contre l'artificialisation des sols — Article 4 (appelé par priorité)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie Pochon :

L'alinéa 6 prévoit d'intégrer tous les travaux ou opérations déclarés d'utilité publique, dont des projets totalement incompatibles avec nos objectifs de préservation de l'environnement, au premier rang desquels les projets routiers. Nous le rappelons à nouveau, ces projets doivent tous cesser ! Ils sont incompatibles avec nos engagements en matière de lutte contre le changement climatique. Ainsi, le contournement est de Rouen provoquerait l'émission de 50 000 tonnes de CO2 supplémentaires par an. Ces projets menacent également nos engagements en matière de lutte contre la pollution de l'air. Il y a quelques jours à peine, l'État a d'ailleurs été condamné à dédommager des enfants à cause des effets de la pollution sur eux – une première. Enfin, une étude de l'Institut français de l'environnement soulignait que le réseau routier gêne la circulation des espèces, morcelle leur territoire et réduit les échanges entre écosystèmes. Les infrastructures font obstacle au déplacement des animaux, à la recherche de conditions favorables à leur reproduction et à la survie des jeunes. À l'heure de la sixième extinction des espèces, n'allons pas à rebours de l'histoire et de notre responsabilité de législateur.

De tels projets, s'ils étaient considérés comme d'utilité publique, artificialiseraient au moins 4 488 hectares. C'est un tiers de l'enveloppe que vous prévoyez, et autant qui ne sera pas consacré à des projets d'intérêt national. Ajouter des projets routiers à la liste, c'est encourager les décideurs locaux à choisir ces projets climaticides et écocidaires, alors que nous devons mettre un terme à la politique de bétonnage des espaces naturels.

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