Intervention de Jean-Philippe Tanguy

Réunion du jeudi 1er juin 2023 à 10h00
Commission d'enquête relative aux ingérences politiques, économiques et financières de puissances étrangères-États, organisations, entreprises, groupes d'intérêts, personnes privées-visant à influencer ou corrompre des relais d'opinion, des

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Philippe Tanguy, président :

Merci de le dire. Cela me permet de préciser qu'elle n'est citée que huit fois au titre de son audition.

À titre de comparaison, M. Fillon est cité quinze fois, M. Chevènement cinq, M. Raffarin – que nous n'avons pas auditionné – deux, M. Le Guen une, M. Sarkozy une. Le déséquilibre est total ! Un rapport de un à quarante entre M. le « panda » Raffarin et Mme Le Pen, un rapport de un à quinze avec M. Chevènement qui a été décoré par M. Poutine, un rapport de un à cinq avec M. Fillon qui a été rémunéré par une société liée au régime russe : voilà qui montre une évidente différence de traitement.

Vous choisissez aussi de ne faire état à aucun moment des relations de dépendance établies, depuis Jacques Chirac, avec la Russie. Cela est d'ailleurs également vrai au niveau européen. J'ai pourtant souvent abordé cette question. M. Tenzer, pourtant adversaire du Rassemblement national, l'a fait aussi. M. Glucksmann, cité par L'Express, considère que le fait que tous les partis se soient trompés sur la Russie est un « argument puissant ». Vous avez le droit de critiquer la ligne du Rassemblement national. Ce n'est d'ailleurs un secret pour personne qu'en tant que souverainiste, je suis moi-même critique des positions de ce parti vis-à-vis de la Russie comme de Taïwan, par exemple.

Ce choix est pourtant préoccupant. M. Chevènement a avancé le chiffre de 18 milliards d'euros d'investissements français en Russie. J'ai évoqué à plusieurs reprises les gazoducs Nord Stream 1 et 2, infrastructures par lesquelles on a volontairement contourné l'Ukraine et les pays de l'Est pour alimenter l'Europe en gaz russe, ce qui a créé une situation de dépendance. Vous n'en parlez qu'à propos de Gerhard Schröder.

À ce propos, vous parlez d'autres responsables politiques, notamment autrichiens, ainsi que d'un « ancien Premier ministre français ». Non seulement le nom de ce dernier n'est pas donné, mais son appartenance à l'UMP n'est pas mentionnée. Cette façon de faire est d'ailleurs à peu près systématique – disons que je l'ai caractérisée à 70 %. Lorsque vous évoquez une personnalité du Rassemblement national, son appartenance à ce parti est mentionnée – ce qui me paraît normal, il faut savoir d'où les gens parlent. En revanche, lorsqu'il est question d'un « ancien Premier ministre français », son nom et son appartenance à l'UMP disparaissent ! Le fait que M. Chevènement ait soutenu M. Hollande puis M. Macron n'est pas donné, ni celui que le groupe Démocrate compte dans ses rangs, à la suite d'un accord électoral, une députée chevènementiste. Cela a disparu !

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