Intervention de Aurélien Saintoul

Réunion du jeudi 1er juin 2023 à 10h00
Commission d'enquête relative aux ingérences politiques, économiques et financières de puissances étrangères-États, organisations, entreprises, groupes d'intérêts, personnes privées-visant à influencer ou corrompre des relais d'opinion, des

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurélien Saintoul :

Je voudrais tout d'abord revenir sur les conditions du travail, qui ont été tout à fait honorables et n'ont pas été contraires aux principes que nous nous astreignons à suivre d'ordinaire.

Dans votre propos liminaire, vous avez évoqué des faits dont je n'ai pas connaissance, monsieur le président – je ne suis pas un lecteur assez assidu du Figaro ou de L'Opinion. Il est certain que le Rassemblement national avait vraisemblablement un dessein politique en utilisant son droit de tirage sur ce sujet. Mais je note que cela n'a pas eu d'effet dans la tenue des débats et que vous avez exercé votre fonction d'une manière tout à fait correcte.

En revanche, je ne comprends pas pourquoi il est précisé dans le rapport que la NUPES n'a pas été présente au bureau de la commission, dans la mesure où j'y ai participé plusieurs fois. Mais je ne prétends pas représenter la NUPES, puisque je suis membre de La France insoumise et qu'il n'y a pas de groupe NUPES stricto sensu. J'espère que Mme la rapporteure acceptera de procéder à une correction, car l'observation en question n'apporte rien et elle est inexacte.

Vous évoquez aussi le fait que la NUPES aurait demandé l'audition des responsables de la banque hongroise MKB. Je n'ai pas souvenir de l'avoir fait, mais peut-être s'agissait-il d'un souhait de mon collègue du groupe Écologiste. J'avais évoqué l'audition de M. Laurent Foucher. Mais elle n'a pas été possible tout simplement parce que son numéro ne se trouve pas dans l'annuaire. Arrivé au terme de nos travaux, je continue à regretter de ne pas avoir pu l'auditionner, mais personne n'est à blâmer. Cela aurait été une tranche de vie intéressante…

J'en viens au rapport à proprement parler. Je souscris à l'idée que le périmètre de la commission d'enquête était trop large, ce qui conduisait nécessairement à ce que nous nous heurtions au secret de la défense nationale ou au secret de l'instruction. De ce point de vue, il y a forcément quelque chose de frustrant dans le travail qui a été mené.

J'observe que le rapport exprime un point de vue que je ne qualifierai pas forcément de partisan, mais qui est politique et que je ne partage pas complètement. La rapporteure évoque la guerre menée contre la démocratie par les régimes autoritaires. Je n'ai aucune difficulté à utiliser le qualificatif autoritaire pour les régimes en question. Je crois néanmoins que ce prisme conduit vers une forme de manichéisme et fait l'impasse sur la façon agressive dont certaines démocraties défendent leurs intérêts.

Il y a certaines lacunes dans le rapport, mais il aurait été illusoire d'imaginer être exhaustif avec un sujet aussi large. Je ne vous en fais donc pas grief. Je mentionne simplement certains désaccords, qui figureront dans la contribution de mon groupe. De même, le nombre des recommandations est honorable, mais elles demeurent un peu floues. Cela fait sans doute partie de l'exercice, mais elles gagneraient à être encore précisées. Je m'y attacherai dans la mesure de mes moyens dans la contribution de mon groupe.

En tout état de cause, il me semble que ce que ce rapport est une contribution au débat public. Il ne faudrait pas le prendre pour autre chose. Ce ne sera évidemment pas une bible, si j'ose dire, mais un jalon dans la réflexion que nous avons tous le devoir de mener en ce qui concerne nos vulnérabilités et afin de protéger l'intégrité du débat démocratique.

Nous ne nous opposerons pas à la publication du rapport.

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