Intervention de Philippe Martin

Réunion du mercredi 24 mai 2023 à 9h00
Commission des affaires sociales

Philippe Martin :

Je suis honoré que ma nomination au HCFP soit envisagée : c'est en effet une institution très importante. Plusieurs de mes travaux de recherche dans le cadre du Conseil d'analyse économique (CAE) avaient pour objet les règles budgétaires et le rôle, en particulier en Europe, des institutions budgétaires indépendantes.

Je suis professeur d'université à Sciences Po Paris, dont je suis également doyen de l'École d'affaires publiques ; j'étais auparavant professeur à l'université Paris-Sorbonne et à l'École d'économie de Paris. J'ai également travaillé durant un an comme économiste à la Réserve fédérale des États-Unis et j'ai enseigné à l'université de Genève. La recherche et l'enseignement ont donc formé le cœur de ma carrière, dans les domaines de la macroéconomie – en particulier internationale –, du commerce international et de la dette publique, notamment sur sa soutenabilité dans le contexte de crise de la zone euro.

J'ai aussi été président délégué du Conseil d'analyse économique, dont les quinze membres sont des universitaires, qui ont l'indépendance intellectuelle chevillée au corps, comme le garantit d'ailleurs la Constitution.

J'ai co-écrit une note pour le CAE avec Jean Pisani-Ferry et Xavier Ragot, président de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), dans laquelle nous proposions plusieurs réformes des règles budgétaires européennes. Un des objectifs du HCFP est précisément de s'assurer de la cohérence de la position de la France avec les règles européennes. Les propositions que la Commission européenne étudie actuellement me paraissent moins ambitieuses que les nôtres, tout en proposant cependant une réforme assez approfondie des règles budgétaires. En particulier, elle suggère d'attribuer un rôle plus important aux instances budgétaires indépendantes des différents pays européens – et donc du HCFP –, conformément à nos préconisations.

J'ai par ailleurs contribué au débat européen à travers le Centre for Economic Policy Research (CEPR), dont je suis vice-président. J'ai écrit de nombreux articles sur les règles budgétaires et la politique macroéconomique pour ce réseau.

J'ai donc participé à de nombreux débats liés aux questions au cœur du travail du HCFP. La semaine dernière, j'ai assisté avec le président Coquerel à un débat sur la perspective des finances publiques en France à horizon 2030. Le HCFP est en effet chargé d'analyser les prévisions macroéconomiques des lois de finances. À ce titre, si, contrairement à certains membres du HCFP, comme Jean-Luc Tavernier, directeur de l'Insee, je ne suis pas conjoncturiste, je me crois cependant capable d'analyser des projections macroéconomiques importantes dans le cadre de cet exercice.

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