Intervention de Mathieu Lefèvre

Séance en hémicycle du lundi 5 juin 2023 à 16h00
Projet de loi de règlement du budget et d'approbation des comptes de l'année 2021 - projet de loi de règlement du budget et d'approbation des comptes de l'année 2022 — Discussion générale commune

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathieu Lefèvre :

Pourquoi ce qui ne posait pas de difficulté par le passé – les lois de règlement étaient approuvées, y compris au Sénat – en pose désormais ? Pour ma part, je crois que tout ne doit pas être livré à la polémique, ce qui risquerait de fragiliser nos instruments budgétaires, ainsi que l'a expliqué le rapporteur général. Rappelons que ces comptes ont été certifiés par la Cour des comptes, signe de leur sincérité.

Cela ne veut pas dire qu'il est impossible d'en faire une lecture politique, au contraire. Les comptes qui nous sont présentés démontrent combien les dépenses de protection des Français ont été utiles dans un double contexte de crise : elles ont permis à notre économie de résister en évitant des faillites et du chômage.

Nous reprocher l'endettement de crise, comme le fait notamment le Rassemblement national, c'est considérer qu'il eût mieux valu mettre notre économie à genoux pendant la crise sanitaire et les Français à terre pendant la crise inflationniste. Telle n'est pas notre conception de l'économie.

Trois chiffres suffisent à démontrer l'ampleur et l'efficacité de la réponse de l'État face aux crises inédites que nous avons connues : 240 milliards d'euros de dépenses supplémentaires pour faire face à la crise sanitaire ; 100 milliards d'euros pour relancer notre économie ; 40 milliards d'euros, financés en partie par la taxation des énergéticiens, pour protéger nos compatriotes de l'inflation.

La nécessité de cet effort substantiel n'est pas contestée sur ces bancs : personne ne prétend qu'il ne fallait pas accorder ces aides ou qu'on devait réserver le bouclier tarifaire à certaines catégories d'entreprises. Or, malgré l'importance de l'effort, le solde budgétaire s'est amélioré de plus de 26 milliards d'euros, le déficit public a été réduit de plus de 4 points de PIB et la dette de 3 points sur deux ans. Nous le devons à cette politique qui a permis un rebond historique de l'activité en 2021, année durant laquelle 850 000 emplois ont été créés, et sa forte résilience en 2022.

Cette politique, interventionniste au bon moment, a été compatible avec la poursuite du dynamisme économique car celui-ci est basé sur des fondamentaux solides depuis 2017 : une politique de l'offre, qui valorise le travail par la baisse des impôts. Oui, la croissance et les recettes qui y sont liées sont dues à cette politique. Préserver la croissance reste le premier facteur de désendettement de notre pays.

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