Intervention de Sébastien Lecornu

Séance en hémicycle du mercredi 31 mai 2023 à 15h00
Programmation militaire 2024-2030 — Après l'article 14

Sébastien Lecornu, ministre des armées :

Monsieur Lachaud, ce n'est pas parce qu'un système date de Louis-Philippe qu'il est nécessairement mauvais. Ne levez pas les yeux vers la verrière : vous aviez avancé en commission des arguments plus percutants !

Au-delà du cadre légal, le vrai sujet tient à la manière dont s'applique le dispositif. Je l'ai dit, il est clair que le cadre de la 2e section n'est pas satisfaisant aujourd'hui en matière d'employabilité. Certains des généraux sont quand même rappelés, et lorsque c'est le cas, ils effectuent de manière remarquable les missions qui leur sont confiées – à l'image du général ici présent, commissaire du Gouvernement, que je salue.

Le problème, à la fois plus délicat et plus complexe, touche aux droits et aux obligations des officiers généraux de 2S lorsqu'ils vont dans le privé, notamment dans l'industrie de défense, après avoir participé à des prises de décision au ministère. Mais c'est conforme à notre modèle de souveraineté : puisque nous n'achetons pas ailleurs, le savoir-faire et les compétences français doivent venir irriguer notre industrie. Par ailleurs, on l'a suffisamment répété, il s'agit d'une armée de flux : cela suppose d'imaginer une seconde carrière. Il y a là un point d'équilibre.

Alors que nous sommes à la manœuvre pour faire monter en puissance la réserve, je ne veux pas supprimer la 2S, mais la revivifier, pour que les officiers généraux, qui sont malgré tout des généraux de réserve, soient davantage employés. Bien sûr, monsieur Lachaud, cela coûte un peu d'argent – je n'aurais jamais osé le dire, mais vous n'avez pas tort. Je pense qu'il faut prendre le problème dans son entier et le faire à froid, de façon bienveillante. À terme, nous pourrions réfléchir au distinguo entre 2S et honorariat – être un général honoraire, ce n'est pas la même chose qu'être un général de la 2S.

Pour être honnête, je n'ai pas souhaité ouvrir le débat dans le cadre de la préparation de la LPM, parce qu'il n'est pas mûr et que je n'ai pas eu le temps de mener les consultations nécessaires. J'ai rarement usé de cet argument depuis le début de nos débats, mais j'estime que ce n'est pas le moment et qu'il y a d'autres priorités sur le feu. Je vous demande de retirer l'amendement, tout en m'engageant à revenir sur le fond.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion