Intervention de Nicolas Dupont-Aignan

Réunion du mercredi 17 mai 2023 à 11h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dupont-Aignan :

Si les états-généraux de la diplomatie avaient, comme le bon sens l'exige, eu lieu avant la décision monarchique de supprimer les corps diplomatiques, nous n'en serions pas arrivés là. Je persiste à penser qu'il ne s'agit pas d'une transformation de la haute fonction publique mais d'une démolition. En cas d'alternance, il faudra rétablir ces corps diplomatiques. Malgré votre talent de diplomate, les fonctionnaires du ministère des affaires étrangères n'oublient pas qu'ils ont été sacrifiés.

Nous nous réjouissons tous du coup d'arrêt donné à la diminution des moyens mais je me méfie des promesses en l'air. La proposition de notre collègue Lecoq est excellente : il faudrait une loi de programmation, qui englobe l'AFD. En effet, pourquoi l'AFD est-elle séparée dans la programmation ? L'AFD est un moyen au service de notre diplomatie et de notre politique étrangère et non une citadelle, ce qu'elle est pourtant devenue aujourd'hui.

Quand on va sur le terrain, comme je l'ai fait récemment au Brésil an tant que président du groupe d'amitié France-Brésil, on ne peut que constater que les coupes continuent : les Alliances françaises ferment et nous sommes encore très loin du compte. Pour justifier l'existence de la citadelle de l'AFD, vous évoquiez ce qui se passait en Afrique en matière de coopération. Mais cela n'était pas la même chose : à l'époque, le ministère de la coopération connaissait le terrain et ne le jugeait pas de l'extérieur. Il défendait la France beaucoup plus que l'AFD ne le fait. Il faut donc remettre l'AFD sous l'autorité du ministère des affaires étrangères.

Enfin, s'agissant de la perte de sens, il faut remarquer que lorsque l'on a une politique étrangère indépendante, on a un ministère des affaires étrangères heureux. Le général De Gaulle avait anticipé un monde multipolaire et avait incarné cette voix de la France. Jacques Chirac l'avait prolongé dans son discours de Johannesburg et lors de sa prise de position sur l'Irak. Mais au moment où le monde devient multipolaire et où il attend une France indépendante, les pays constatent que la France est devenue un allié obéissant des États-Unis. Les fonctionnaires du ministère des affaires étrangères retrouveront de l'espoir quand ils verront que la France a retrouvé une politique étrangère.

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