Intervention de Sébastien Lecornu

Réunion du mardi 9 mai 2023 à 21h05
Commission de la défense nationale et des forces armées

Sébastien Lecornu, ministre :

La trajectoire prévue permettra de porter l'effort national de défense à 2 % du PIB non pas seulement pendant cette loi de programmation militaire mais avant la fin du quinquennat.

J'ai toujours dit, y compris à la ministérielle de l'Alliance atlantique, que nous devons suivre une approche militaire. Je partage d'ailleurs, en la matière, l'analyse de la France insoumise : c'est à partir des menaces que l'on construit un appareil de défense. Telle est bien notre méthode.

L'objectif des 2 % est un critère otanien, qui a une dimension technique, voire technocratique. Certains pensent qu'il est virtuel, mais il a une réalité : il est là pour obliger les membres de l'Alliance à réaliser un effort suffisant pour leur appareil de défense, et cette règle s'applique à tous.

Il n'en reste pas moins que ce type de données est relatif : tout dépend de la taille du PIB, et ce n'est pas non plus la même chose selon qu'on a, ou non, une dissuasion nucléaire, des outre-mer et, pour jeter un pavé dans la mare, une armée d'emploi.

Par ailleurs, les variations du programme de stabilité font évoluer, ce qui n'est pas une nouveauté, le moment à partir duquel l'objectif des 2 % peut être atteint. Il l'a été en 2020 du fait d'un tassement du PIB, alors que nous n'avions pas un modèle d'armée aussi bon que celui qui sera le nôtre en 2023 ou en 2024, années durant lesquelles l'objectif des 2 % ne sera pourtant pas forcément atteint. Cet objectif, qui a une dimension symbolique, ne saurait donc être le seul critère. Ce serait méconnaître les réalités militaires.

Les dernières projections sont beaucoup plus pessimistes que les précédentes : elles laissent penser qu'il pourrait y avoir un décalage de 2025 à 2026 ou 2027, pour des raisons que nous ne maîtrisons pas. J'ai jugé, avec l'autorisation de la Première ministre, qu'il fallait présenter un amendement honnête et transparent en la matière. Cela n'aura pas d'impact sur nos efforts militaires réels, ni sur la soutenabilité des marches, et c'est ce qui compte.

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