Intervention de Amiral Pierre Vandier

Réunion du mercredi 12 avril 2023 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Amiral Pierre Vandier, chef d'état-major de la marine :

Le porte-avions sera lourd, oui, car il faut déplacer entre 75 000 et 80 000 tonnes emporter des avions de supériorité aérienne.

Lent, non. Je ne sais pas si vous connaissez un équivalent d'une base aérienne de trente avions avec toutes les munitions et le carburant correspondant qui se déplace de 1 000 kilomètres par jour.

Vulnérable, non plus : comme le dit mon homologue américain, les porte-avions sont les bases aériennes les mieux défendues de toute l'histoire militaire. C'est assez difficile de trouver autour d'une base aérienne l'équivalent de cinq ou six frégates emportant chacune quatre-vingt-dix missiles antiaériens et déployées dans la profondeur de l'océan… Il faut imaginer que si vous mettez le Charles de Gaulle place de la Concorde, sa frégate de défense aérienne est à Rungis, sa frégate de défense antisurface est à Lyon, son sous-marin nucléaire d'attaque est à Toulon et le Hawkeye est au-dessus de la Corse : on voit donc venir le raid assaillant d'assez loin.

L'ambition du Président de la République est que la France pèse dans les coalitions déployées dans des conflits. Il faut disposer des capacités permettant d'orienter les coalitions. On peut effectivement avoir plus de bateaux plus petits. C'était la grande théorie de la Jeune école, au début du XXe siècle, défendue par l'amiral Aube, qui préférait les torpilleurs aux gros croiseurs. On en est revenu. J'ai évoqué en répondant à Mme Chatelain tout le travail que nous avons mené sur la question : il est tout sauf dogmatique. Nous avons accepté d'ouvrir tous les livres, de repartir de zéro.

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